La liste noire s’étoffe de trimestre en trimestre. L’Union Européenne a publié les dernières modifications qu’elle y a apportées le 4 juillet : 152 compagnies ont l’interdiction de frôler le tarmac européen. Comme elle l’avait dévoilé la semaine dernière, les principaux changements concernent l’inclusion de tous les transporteurs indonésiens, de TAAG Angola et de Volare Aviation Enterprise, une compagnie ukrainienne.
Si l’Afrique reste la région la plus concernée par ce ban, l’Indonésie a elle aussi éveillé la méfiance des experts européens en raison de la série d’accidents qu’a subi le transport aérien de l’archipel depuis le début de l’année. Résultat : ses 51 compagnies sont interdites. Cela ne gênera cependant pas énormément leurs opérations puisque aucune, y compris la compagnie nationale Garuda Indonesia, ne se rend en Europe. En revanche, les autorités du pays envisagent de se rendre à Bruxelles pour se défendre car elles estiment que de gros progrès ont été faits par certains transporteurs depuis le temps où les données ont été relevées.
L’autre ajout important concerne TAAG Angola. Sa raison d’être a malheureusement été confirmée par l’accident survenu le 28 juin lors de l’atterrissage d’un B737-200 à M’banza Congo. Une défaillance du train d’atterrissage a provoqué la brisure en deux de l’appareil et a fait au moins cinq victimes et des dizaines de blessés.
Une modification de taille a également touché la République Démocratique du Congo. Totalement banni dès les débuts de la liste noire il y a plus d’un an, le pays a vu l’une de ses compagnies, Hewa Bora Airways, revenir dans le club des transporteurs autorisés en Europe. Un bémol : cette grâce ne concerne qu’un seul de ses appareils, un B767-200ER.
Mais la plupart des bonnes nouvelles est parvenue aux oreilles de Pakistan International Airlines. Lors de la précédente mise à jour, toute la flotte de la compagnie pakistanaise avait été ajoutée à la liste, à l’exception de ses Boeing 777 flambant neufs. Les restrictions ont été assouplies le 4 juillet : trois de ses six B747-300, ses deux B747-200 et six de ses douze A310 sont également autorisés à voler dans l’UE. La plupart sont des appareils assez récents, hormis les deux B747-200 dont la mise en service remonte à 1979 et 1980.
Enfin, certains pays mâchent le travail à l’UE et défendent eux-mêmes à leurs transporteurs de se rendre sur le territoire européen. C’est ainsi le cas de la Russie qui a posé une interdiction sur quatre compagnies et restreint les opérations de six autres, dont KrasAir, qui fait partie du partenaire d’Austrian AirUnion, et Rossiya, qui réalise notamment des vols pour le gouvernement russe. La Bulgarie, membre de l’UE, a de son côté retiré leur certification à quatre compagnies et la Moldavie, sa voisine, à huit.