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Le Journal de l'Aviation » Industrie aéronautique » Lionel Guérin dresse le portrait d’Airlinair et du transport aérien français

Lionel Guérin dresse le portrait d’Airlinair et du transport aérien français

Emilie Drab Emilie Drab
23 octobre 2009
dans Transport aérien

Airlinair a fêté ses dix ans au mois de mai. Lors d’une interview accordée à Aérocontact, Lionel Guérin, le père de la compagnie régionale, nous a présenté sa vision sur l’évolution passée et à venir du transport aérien en France.

Durant ces dix dernières années, les conditions dans lesquelles opère le transport aérien ont considérablement évolué. Il y a tout d’abord eu « un changement de consommation clair et durable » de la part des passagers : ils évitent la consommation inutile, ce qui est meilleur pour la planète, un sujet cher au cœur du Président d’Airlinair (cf. encadré). Internet a également été une révolution : ils peuvent comparer plus facilement les différentes offres, sont devenus plus conscients et plus matures. Cela signifie que c’est à présent aux compagnies d’être intelligentes et authentiques.

« Une grosse variation négative en dix ans » : la complexité
L’évolution du cadre administratif et politique ne trouve aucune grâce aux yeux de Lionel Guérin. « Tout ce qui est lié au principe de précaution, à la lourdeur administrative s’est renforcé partout en Europe. La sécurité est importante, ce qui est bien, mais parfois on en fait trop, on alourdit les process des entreprises. » L’Europe, la France particulièrement, évolue sans être pragmatique et empile les réglementations sans jamais en abroger. L’environnement est donc « plus lourd, plus difficile aujourd’hui ce qui oblige les compagnies à créer des équipes plus nombreuses pour travailler sur des sujets que le client ne voit pas. »

Lionel Guérin cite l’exemple de la grippe A. « Airlinair s’est préparée cet été et est parfaitement prête. Mais la sur-communication est une aberration. Toute l’Europe et le monde nous regardent comme si le ciel nous était tombé sur la tête. C’est le syndrome gaulois : c’est la fin du monde, on dépense des milliards et, en plus, on crée de la crise dans la crise. » Certains groupes de personnes âgées préfèrent ainsi reporter leurs voyages à la perspective de l’épidémie.

La sûreté n’est pas non plus épargnée par le Président d’Airlinair. Elle « est devenue excessive dans les aéroports », estime Lionel Guérin en évoquant les procédures obligeant les passagers à ôter leurs chaussures et la politique concernant les liquides. « C’est débile ! Parce que de toute façon la sûreté se fait par les renseignements généraux en amont. » Et les passagers ne sont pas les seuls à connaître ce genre de désagrément : les équipages sont fouillés et les contraintes s’étendent à la maintenance. A tel point qu’un mécanicien habilité à Orly ne peut pas entrer à Lyon pour dépanner les appareils par exemple. Il faut donc engager de nouvelles démarches pour lui obtenir un accès, ce qui est une perte de temps. Parfois, Airlinair préfère même rapatrier l’appareil à vide à Orly pour le dépanner.

« Pas d’inquiétude » pour Airlinair dans l’immédiat
Bien que située sur un marché de niche, Airlinair n’a pas été épargnée par la crise. Comme ses consoeurs, elle a subit une « baisse considérable de la clientèle en général et en particulier business. » Mais forte d’une flotte économe en carburant et d’équipes motivées qui animent le marché, elle « résiste un peu mieux. » « On le voit bien sur nos lignes régulières aujourd’hui : là où il y a une baisse de 20% [pour d’autres pavillons], on n’est qu’à 12-13%. » Au troisième trimestre, à réseau constant, le trafic a diminué de 10% par rapport à 2008 et le prix moyen des billets de 11%.

Malgré cela, Airlinair a pu préserver ses emplois. Pour le programme hiver, la compagnie n’a « pas de baisse d’activité connue dans l’immédiat, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. » Au contraire, « il est possible qu’ [elle] garde le même périmètre en nombre d’avions mais qu’ [elle] augmente la commercialisation. » Un certain nombre de routes sont en effet devenues déficitaires avec la crise et risquent d’être abandonnées si elles ne passent pas sous OSP (Obligation de Service Public) pour percevoir des compensations financières de la part des collectivités et de l’Etat. A chaque fois qu’une route correspondant à l’activité de la compagnie passe sous OSP, Airlinair postule pour l’exploiter sous son pavillon. Ainsi, elle est « en compétition sur Paris – Lannion », la liaison qui a lancé ses activités en 1999 et qu’elle exploite actuellement sous le pavillon de Brit Air / Air France. La réponse doit être donnée dans les prochains jours. Elle va également postuler pour Le Havre – Lyon en janvier.

Plus généralement, le transport aérien français résiste plutôt bien à la crise aujourd’hui malgré la « spécificité très inquiétante » que sont la taxe professionnelle et les charges salariales. Lionel Guérin se réjouit donc de la suppression de la première – prévue pour 2010 et actuellement débattue au Parlement – et espère que les réformes fiscales iront plus loin. Aujourd’hui Airlinair enregistre 105 millions d’euros de chiffre d’affaires et paie 1,8 million de taxe professionnelle (principalement indexée sur la valeur de sa flotte), ce qui la conduit finalement à un bilan à l’équilibre. Le retrait, même partiel, de cette taxe lui permettra ainsi d’investir et d’être plus compétitive face aux compagnies aériennes étrangères : lorsque Ryanair et easyJet font du point à point en France, elles ne paient rien en taxe professionnelle. « Vous avez vu la montée en puissance du point à point anglais ou irlandais en France. Ils rentrent comme dans du beurre parce qu’ils n’ont pas les mêmes coûts. » Lorsqu’on ajoute les charges salariales, la différence par billet se situe entre six et huit euros.

Une vision pas très optimiste à terme pour le pavillon français
Malgré ces handicaps, jusqu’à présent, « on a mieux résisté parce qu’on connaît mieux notre marché. Mais les frontières sont en train de bouger très vite et dans dix ans ce sera encore pire. Et cela va atteindre à terme le long-courrier puisque les hubs seront en concurrence. » Lionel Guérin reconnaît donc qu’il est plutôt pessimiste sur l’avenir du pavillon français.

Lorsque Airlinair fêtera ses vingt ans, le domestique français pourrait avoir été réduit à peau de chagrin. Le président de la compagnie estime qu’il y aura « une grosse réduction des dessertes métropolitaines pures », notamment en raison de la politique publique en faveur du rail, plus simple, plus rapide et dépourvu de mesures de sûreté. Aujourd’hui déjà, Airlinair surveille de près les ouvertures de lignes TGV pour élaborer son plan de développement en conséquence.

La situation des réserves de pétrole va également modifier l’ensemble de la flotte court-courrier. Le pétrole se raréfiant, son prix est appelé à raugmenter de façon violente. L’ATR a donc de beaux jours encore au service d’Airlinair mais pas seulement. « Dans dix ans, il n’y aura plus que des turbopropulseurs sur les distances courtes, d’une heure ou une heure et demie. J’en suis intimement convaincu. »

Lionel Guérin, militant écologiste

Amoureux des perroquets, le Président d’Airlinair se bat pour les protéger depuis des années. Ravi de constater que les gens commencent à prendre conscience de la fragilité de la planète, il « essaie d’emmener tout l’aérien [vers ce combat] parce que là est son avenir. »

Le choix de l’ATR a été en partie orienté par ces convictions il y a dix ans. Aujourd’hui, Airlinair et Transavia font réaliser des bilans carbone chaque année. Au niveau national, il y a eu un engagement massif des politiques envers le pacte écologique de Nicolas Hulot et le Grenelle de l’Environnement. Et ces démarches vont s’accroître avec la crise.

« Pour l’instant, cela ne fonctionne qu’avec la peur du gendarme. » Mais Lionel Guérin constate que, de plus en plus, ses pairs dans les autres compagnies aériennes suivent cet exemple. « On a tous remarqué qu’avant, quand nous étions enfants, l’avion nous faisait rêver. Aujourd’hui, le déplacement est toujours intéressant mais l’avion a été trop montré comme quelque chose de pas forcément bon pour la planète. »

Il y a eu un grand déficit de communication au départ, l’aérien n’étant responsable « que » de 3% des émissions de CO2. Mais l’heure est venue de renouveler les appareils et de faire des efforts pour investir dans les nouvelles technologies, ce que les industriels n’ont pas fait pendant des années. « On aurait pu être beaucoup plus verts depuis vingt ans. Maintenant, il faut accélérer et investir dans la recherche. C’est la recherche qui va sauver le transport aérien. »

En revanche, la crise va ralentir l’évolution vers une aviation plus propre. Non pas en limitant la recherche mais en incitant les compagnies à retarder le renouvellement de leur flotte. Ce n’est pas le cas pour Airlinair. Si elle n’envisage pas d’acquérir les nouveaux ATR de série 600 dans l’immédiat, elle est en plein rajeunissement de sa flotte pour la rendre tout 500. Elle compte encore cinq ATR 72-200/210 et cinq ATR 42-300 sur le départ. Un sixième ATR 42-300 était en convoyage mercredi vers la Colombie où il entrera au service de la police nationale. Lionel Guérin adresse un avertissement à ses consoeurs qui, à l’inverse, seraient tentées de s’en tenir à une vision à court terme dans laquelle elles s’immobilisent : car tout ce qui est réduction d’empreinte sur l’environnement fait baisser les coûts.

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