L’Europe va-t-elle devenir aussi paranoïaque que les Etats-Unis ? Sacrifiant la protection de la vie privée sur l’autel de la lutte contre le terrorisme, la Commission Européenne a proposé le 6 novembre que l’Europe puisse elle aussi contraindre les compagnies aériennes à leur communiquer les données de leurs passagers. Pour être validée, cette proposition doit être approuvée à l’unanimité par les vingt-sept Etats membres.
Le système envisagé par la Commission consiste à ce que chaque Etat crée une PIU (Passenger Information Unit). Les compagnies aériennes devraient leur transmettre les dix-neuf catégories d’informations qu’elles recueillent sur les passagers lors de leur réservation. Ces données, connues comme les PNR (Passenger Name Record), comprennent par exemple son nom, son itinéraire, son adresse, son numéro de téléphone et son moyen de paiement.
Les PIU procèderaient alors à une évaluation des risques présentés par chaque passagers et identifieraient ceux devant faire l’objet d’une enquête plus approfondie. Les PNR seraient conservées cinq ans dans une base de données active puis huit ans dans une base dormante à accès restreint.
La Commission Européenne souhaite que cette disposition s’applique à tous les vols depuis et à destination de l’Union Européenne. Elle ne concernerait donc ni les vols domestiques ni les vols intra-européens.