Les pilotes réclament que l’EASA tienne compte des dernières données scientifiques pour réglementer leur travail. L’agence européenne de la sécurité aérienne est en effet en pleine rédaction d’une nouvelle législation sur les limitations du temps de vol des pilotes, destinée à diminuer leur fatigue. Or l’ECA (European Cockpit Association) et les syndicats de PNT qui la composent, dont France ALPA (SNPL), accusent les compagnies de faire barrage.
L’ECA rappelle que les règles établies par l’OACI et l’Union Européenne imposent que les limitations du temps de vol soient basées sur les dernières connaissances scientifiques et médicales. Celles-ci ont été mises à jour en septembre dernier, avec la publication du rapport Moebus, commandés par les autorités européennes.
Cependant, les pilotes craignent que le rapport passe à la trappe. Ils accusent les représentants de compagnies aériennes de l’ignorer pour éviter les coûts qu’entraînerait une modification des règles sur leur emploi.
Le rapport Moebus préconise entre autres de réduire le nombre d’heures de service de 180h en trois semaines consécutives à 100h en deux semaines consécutives. Il déconseille les périodes de repos de moins de douze heures et recommande de réduire la durée maximale de travail quotidien, aujourd’hui fixée à entre treize et quatorze heures. Une autre mesure qu’il envisage serait d’éviter de placer une période de service très tôt le matin après une période de récupération, car cela annule les effets du repos.