L’autorité de l’aviation civile d’Afrique du Sud loue les pilotes de British Airways. Les enquêteurs sud-africains chargés d’analyser l’incident grave survenu le 11 mai 2009 à Johannesburg sur un Boeing 747 de la compagnie britannique ont rendu leur rapport d’enquête le 29 juin et ont conclu que le professionnalisme de l’équipage avait sauvé l’appareil et ses 283 occupants.
Le 747-400, immatriculé G-BYGA, était en train de décoller de l’aéroport de Johannesburg le 11 mai 2009 lorsqu’il a subi une importante baisse de portance. Le vibreur de manche s’est activé, annonçant un décrochage imminent. N’ayant aucune indication de l’origine du problème, le commandant de bord a procédé à un décollage avec un angle d’ascension minimal afin de maintenir une vitesse optimale. Sept secondes après avoir quitté le sol, l’appareil a retrouvé sa portance et fait demi-tour.
L’enquête a révélé que les manchons coulissants des inverseurs de poussée des moteurs RB211 de Rolls-Royce étaient positionnés très en arrière durant le décollage, bien que les reverse n’aient jamais été actionnés. Les capteurs situés sur ces capots ont envoyé cette indication au système de l’appareil qui a donc considéré que les reverse étaient déployés. Or, lorsque les inverseurs de poussée se déploient, les becs de bord d’attaque situés entre les moteurs et près des jonctions avec le fuselage se rétractent automatiquement afin de ne pas être abîmés par le flux d’air issu des reverses. Les slats se sont automatiquement et progressivement redeployés, une fois l’appareil en vol.
Durant ce décollage, les becs de bord d’attaque sont ainsi restés rentrés durant vingt-trois secondes, amputant l’appareil d’une grande partie de sa portance. L’attitude de l’équipage est d’autant plus remarquable que, selon l’autorité de l’aviation civile d’Afrique du Sud, la plupart des pilotes auraient tenté un décollage avec une pente normale, ce qui aurait entraîné le décrochage. L’aéroport de Johannesbourg, situé à une altitude de 1700 mètres, engendre une dégradation des caractéristiques des appareils au décollage, notamment par temps chaud.