Après une brève période de soulagement, le combat reprend. Alors que le nouveau gouvernement doit présenter un nouveau projet de loi de finances (PLF) pour 2025, il semble que ce projet soit voué à repartir sur les bases de l’ancien en conservant les mesures qui ont déjà été approuvées. Parmi elles, l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Les syndicats du transport aérien, le SCARA, la FNAM et l’UAF, ont donc fait part de leurs regrets que le projet soit repris.
Tous déplorent notamment que la situation de l’automne n’ait pas évolué : les experts du gouvernement n’ont pas plus eu ou pris le temps de réaliser des concertations ou des études d’impact.
Ils rappellent que cette mesure aura pour conséquence immédiate d’augmenter le prix des billets d’avion. Plusieurs compagnies aériennes avaient déjà appliqué des surcharges à leurs billets pour des vols à partir du 1er janvier en anticipation de la mise en place de l’augmentation, avant de faire machine arrière lorsque le gouvernement Barnier a été censuré, rendant le PLF caduc. L’augmentation pourrait également avoir un impact négatif sur la connectivité, rendant davantage de lignes déficitaires et freinant le développement des régions françaises.
La perte d’attractivité de la France sur le plan touristique a par ailleurs déjà été démontré, notamment par Ryanair, qui a décidé de ne pas augmenter ses capacités dans l’Hexagone et a même menacé de les réduire et de quitter plusieurs aéroports sur l’augmentation était décidée. Enfin, elle met en grand danger l’aviation d’affaires.
Ayant fait une étude d’impact avec le cabinet Deloitte, la FNAM et l’UAF soulignent que le secteur du transport aérien en France soutient près de 598 000 équivalents temps plein et génère 52 milliards de valeur ajoutée. Le projet d’augmentation de la TSBA menace 11 500 emplois selon les deux organisations.
« Contrairement à ce que l’on a pu entendre ici ou là, cette hausse envisagée de la taxe de solidarité sur les billets d’avion n’est ni une décision de justice sociale, ni une décision écologique. Elle va éloigner du transport aérien les catégories les moins aisées comme les classes moyennes ou les étudiants. Les avions qui se détourneront des aéroports français iront de toutes les façons voler ailleurs, dans d’autres pays. Nous appelons le gouvernement à reconsidérer cette mesure dans le cadre des nouvelles discussions autour du PLF 2025 pour ne pas compromettre le pouvoir d’achat des Français et le développement économique et social des territoires », déclare Thomas Juin, le président de l’UAF. La FNAM et le SCARA ajoutent qu’elle grèvera également les capacités du transport aérien à œuvrer pour sa décarbonation.