L’intention de commande d’Air France-KLM de septembre 2011 pour une soixantaine d’Airbus A350-900, dont 25 fermes, ne s’est toujours pas matérialisée sur le carnet de commandes de l’avionneur européen. La commande de Dreamliner, pourtant annoncée le même jour, a quant à elle été finalisée dès le début du mois de janvier. En cause, les modalités du support des Trent XWB du motoriste britannique Rolls-Royce, motorisation exclusive des trois membres de la future famille de biréacteurs long-courriers d’Airbus.
Air France-KLM souhaite en effet s’affranchir du programme de support moteur global de Rolls-Royce baptisé TotalCare et désormais compris lors de toute acquisition de Trent 1000 ou de sa variante XWB. Le groupe franco-néerlandais préférerait en effet utiliser les ressources de sa filiale AFI KLM E&M pour effectuer leur maintenance et, dans un second temps, pouvoir avoir la possibilité de proposer des services similaires à des compagnies aériennes tierces.
La communication d’Air France-KLM résume l’avancement de sa commande de long-courriers européens à un très laconique : « Les négociations se poursuivent avec Airbus et Rolls-Royce pour la finalisation du contrat » depuis le début de l’année. À notre connaissance, aucune compagnie aérienne ne s’est vu proposer cette possibilité pour l’instant, la totalité des Trent XWB en commande étant couverte par le programme TotalCare.
Mais une compagnie aérienne pourra-t-elle, même avec la promesse d’une commande atteignant potentiellement les 17 milliards de dollars, remettre en question le modèle économique d’un motoriste qui voit régulièrement ses revenus augmenter de près de 10% chaque année dans des activités de support et de maintenance ?
Ses activités de services et de support représentent aujourd’hui plus de la moitié des revenus de sa branche aviation civile, un chiffre que Rolls-Royce voudrait voire encore augmenter dans les 20 prochaines années.
La réponse sera sans doute connue dans les prochains mois, même si les livraisons du premier A350 aux couleurs d’Air France n’est pas attendue avant 2018. En revanche, tout porte à croire que cette commande sera finalement décoincée par une simple baisse substantielle du montant de la facture.