• SE CONNECTER
S'ABONNER
Le Journal de l'Aviation
  • Industrie aéronautique
  • Transport aérien
  • MRO & Support
  • Défense
  • Emploi & Formation
No Result
Voir tous les résultats
Le Journal de l'Aviation
  • Industrie aéronautique
  • Transport aérien
  • MRO & Support
  • Défense
  • Emploi & Formation
No Result
Voir tous les résultats
Le Journal de l'Aviation
 

Le Journal de l'Aviation » Industrie aéronautique » Thales applique la maintenance prédictive à l’électronique militaire

Thales applique la maintenance prédictive à l’électronique militaire

Léo Barnier Léo Barnier
4 octobre 2018
dans MRO & Support
© Thales / E. Raz / Regards

© Thales / E. Raz / Regards

C’est un double défi dans lequel s’est lancé Thales depuis deux ans au profit de l’armée de l’air : mettre en oeuvre de la maintenance prédictive dans le monde militaire – bien moins avancé que le civil en la matière – et l’appliquer aux équipements électroniques – domaine pourtant jugé incompatible avec ce type de solutions. Si le système demande encore de long mois de maturation, avec notamment l’introduction de nouveaux paramètres pour améliorer sa fiabilité, les premiers résultats sont encourageants. L’électronicien français n’hésite pas à affirmer qu’il fait figure de précurseur.

Une première maquette a été présentée lors du salon ADS Show, qui s’est tenu sur la BA 106 de Bordeaux-Mérignac les 26 et 27 septembre, afin d’illustrer l’avancée des travaux menés par les « data scientists » et les experts techniques de Thales. Celle-ci permet de superviser depuis le début de l’année les prédictions faites par la plateforme, afin de vérifier leur réalisation ou non, et ainsi de tester la performance des algorithmes, qui encore sont encore au stade expérimental. A l’heure actuelle, l’équipementier revendique comme indice de performance un taux de réalisation des prédictions de l’ordre de 80 %.

L’apport des Hums

L’ambition est naturellement de tendre vers les 100 %. Si l’objectif n’est pas réalisable en soi, les équipes de Thales devraient fortement s’en rapprocher grâce à l’utilisation de capteurs de surveillance de l’état et de l’usage (Hums) intégrés sur les composants électroniques, à l’instar de ce qui est déjà fait sur les équipements mécaniques, mais avec un niveau de précision bien plus important. Si ces capteurs sont déjà en place, les données générées ne sont pour l’instant pas encore enregistrées et stockées.

C’est donc l’enjeu des prochains mois pour Thales, qui mène actuellement une expérimentation avec la DGA, avec trois cartes avionnées sur les radars RBE2 AESA de Rafale de l’armée de l’air. Celles-ci collectent des données, telles que des informations de pression, de température, de vibrations, etc., au niveau de l’antenne active. Environ 0,1 Go d’informations est ainsi récupéré à chaque vol. Ces données issues des Hums viendront se superposer à celles déjà exploitées.

Pour l’instant, Thales s’appuie ainsi sur soixante paramètres issus de trois types de données. Premièrement, celles fournies par l’armée de l’air à partir du système Harpagon, qui permet la collecte et l’analyse des paramètres de vol du Rafale après une mission et des informations de maintenance intégrée des équipements stockées par l’avion.

Deuxièmement, celles de type ATAMS (Système de gestion technique et de navigabilité des aéronefs) issues du système d’information technique et logistique de l’armée de l’air, qui répertorie les événements survenus (comme le fait Harpagon) mais aussi toutes les actions de maintenance réalisées en conséquence.

Troisièmement, les données recueillies en interne à partir des bancs de tests et de production de Thales. Si elle ne représente pas véritablement la réalité des opérations, cette dernière catégorie permet de disposer d’un volume considérable de données – de l’ordre de 12 000 Go – en comparaison des deux autres catégories, qui totalisent respectivement 1 Go et 1,4 Go collectés au cours de 145 000 vols.


La plateforme de travail permet d’arbitrer entre le volume de déposes prédites et la précision des alertes. © Thales

Probabilités et seuils d’alertes

Pour l’instant, les algorithmes sont paramétrés pour établir des probabilités de pannes à cinq vols pour chaque équipement surveillé au sein de la flotte. A terme, l’objectif est d’aller vers des intervalles plus longs, à 15 ou 20 vols, voire six mois. L’opérateur peut ensuite définir un seuil d’alerte plus ou moins strict pour déclencher une dépose de l’équipement. La maquette permet ainsi de choisir entre 50 %, 70 % et 90 % de probabilité de panne au cours des cinq prochains vols.

Le premier choix, soit 50 %, garantit une importante fiabilité et permet ainsi de préserver avant tout la disponibilité opérationnelle et d’avoir les équipements les plus aptes à assurer une mission. En revanche, il risque d’entraîner des actes de sur-maintenance, de compromettre l’utilisation optimale du potentiel de certains composants, et donc d’entraîner des surcoûts.

A l’inverse le dernier choix, soit 90 %, va permettre de tirer le maximum du potentiel du composant et d’optimiser la chaîne logistique avec des stocks minimaux et un flux tendu. Le revers de la médaille est un risque de panne accrue, pouvant possiblement compromettre une mission. Le choix du seuil dépendra donc du contexte d’emploi des appareils, entre OPEX ou mission d’entraînement en métropole par exemple.

Les objectifs de l’utilisation de la maintenance prédictive dans l’électronique restent ainsi les mêmes que pour les équipements mécaniques. Il s’agit d’améliorer la disponibilité opérationnelle des aéronefs, renforcer la réussite de missions et optimiser la chaîne d’approvisionnement.

Gagner en précision et en maturité

Le gain en précision dans les prédictions – notamment avec les Hums, mais aussi d’autres éléments comme les rapports de maintenance via un traitement automatique du langage naturel (NLP) – est ainsi majeur pour pouvoir exploiter au mieux les capacités de la plateforme et, de fait, apporter des bénéfices opérationnels. Les équipes de recherche travaillent donc sur un certain nombre d’indicateurs de performances (KPI) pour améliorer leurs algorithmes, afin de pouvoir prévoir l’ensemble des déposes avec le maximum de précision. En interne, on juge que de prédire 90 % des déposes avec 90 % de précision serait déjà une très bonne performance.

Au cours de l’année prochaine, le système devrait progressivement sortir de chez Thales. Si l’expérimentation avec la DGA est un succès, l’industriel va tenter de convaincre ses interlocuteurs de l’étendre à toute la flotte de Rafale, afin de faire gagner le système en maturité (ce qui nécessite un certain volume de données et donc d’équipements couverts), mais aussi de l’intégrer avec un minimum de contraintes pour les mécaniciens militaires (voir encadré). Une première version opérationnelle pourrait alors être proposée à l’armée de l’air à la fin de l’année 2019.

Le développement de la plateforme ne devrait pas en rester là pour autant. Thales souhaite arriver à un niveau de précision suffisant pour que le système s’affranchisse des seuils d’alertes et établisse une réponse « binaire » en fonction des types de missions (avec des profils prédéfinis) : pour cette mission l’équipement est apte ou non. A l’horizon 2020, la plateforme pourrait même intégrer les contraintes de la chaîne logistique et les disponibilités des ressources humaines et matérielles dans ses propositions de dépose.


La plateforme permet la surveillance d’un équipement et de préconiser sa dépose. © Thales

Offre de soutien à l’heure de vol

Sur le plan commercial, le but de Thales est d’arriver à inscrire ce type de service dans le cadre de contrats de soutien. L’électronicien pourrait alors être à même de proposer à un client – dans un premier temps uniquement la France, même si la porte n’est pas fermée à l’export – un engagement forfaitaire sur le potentiel d’utilisation de leurs équipements, quitte à prendre les surcoûts à sa charge en cas de panne précoce.

Outre le RBE2 AESA, où le travail est le plus avancé pour l’instant, Thales travaille sur deux autres équipements du Rafale, à savoir le collimateur tête haute (CTH) et le BACHD, équipement de guerre électronique intégré à la suite Spectra. Et si aujourd’hui l’avion de combat de Dassault Aviation est au centre de l’expérimentation, l’équipementier envisage d’étendre sa plateforme de maintenance prédictive à d’autres aéronefs tels que les Tigre et les ATL2 ou encore à des navires, notamment les frégates multimissions (FREMM).

ADS ShowRafaleThales

À lire également

© Lufthansa Technik

Lufthansa Technik veut certifier AeroSHARK sur les Airbus A330

18 août 2025

Jusqu’à présent, la solution AeroSHARK développée par Lufthansa Technik et BASF ne pouvait profiter qu’aux...

Photo © CFM International

CFM International vend 50 moteurs LEAP au loueur elfc

12 août 2025

Engine Lease Finance Corporation (elfc) et CFM International ont finalisé un accord portant sur l'achat...

Image © Embraer

Le premier Embraer E190F est en Europe, proche de son opérateur de lancement Bridges Air Cargo

6 août 2025

Le premier exemplaire de l’E190F d’Embraer est arrivé en Europe via l'aéroport de Maastricht le...

L'actualité aéronautique en continu

Edelweiss prépare l’arrivée de son premier Airbus A320neo

20 août 2025

Erno Hildén sera le nouveau directeur général d’airBaltic en décembre

20 août 2025

Air Europa accepte l’offre de participation présentée par Turkish Airlines

20 août 2025

Air Canada va pouvoir reprendre ses vols

19 août 2025

Spirit Airlines doute de son avenir

18 août 2025

Le Livre Blanc

Où exporter en 2025 ?

Téléchargez le nouveau livre blanc « Où exporter en 2025 ? » pour les entreprises aéronautiques et spatiales

BUSINESS FRANCE

Les articles les plus lus

Photo © Airbus

Air France-KLM se désintéresse de l’Airbus A350-1000

12 août 2025
Photo Le Journal de l'Aviation - tous droits réservés

L’Iran se dote de 5 Boeing 777-200ER en contournant les sanctions occidentales

22 juillet 2025
Photo © USAF

L’US Air Force va finalement acquérir jusqu’à 75 nouveaux KC-46A chez Boeing, sans compétition

29 juillet 2025
Photo © Pilatus

Pilatus suspend ses livraisons d’avions aux États-Unis suite aux droits de douane de 39%

12 août 2025
Photo © Le Journal de l'Aviation - tous droits réservés

Après Air France-KLM, le groupe Lufthansa abandonne aussi son projet de prise de participation dans Air Europa

6 août 2025
  • Qui sommes-nous ?
  • Nous contacter
  • Partenaires
  • Mentions légales
  • CGV
  • Politique de confidentialité
  • Cookies

Copyright © 2024 LE JOURNAL DE L'AVIATION - tous droits réservés - Le Journal de l'Aviation, média français de référence couvrant l'actualité de l'industrie aéronautique, l'aviation commerciale, l'aviation d'affaires, les services MRO et après-vente, le financement et la location d'aéronefs civils, l'aéronautique de défense et l'industrie spatiale. Toute reproduction, totale ou partielle et sous quelque forme ou support que ce soit, est interdite sans autorisation écrite spécifique du Journal de l’Aviation.

ESPACE ABONNÉ

Connectez-vous pour avoir accès à tous les articles payants du Journal de l'Aviation.

Mot de passe oublié ?

Mot de passe oublié

Veuillez saisir votre identifiant ou adresse e-mail. Vous recevrez un lien par e-mail pour créer un nouveau mot de passe.

SE CONNECTER
Le Journal de l'Aviation se soucie de votre vie privée
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Gérer les préférences
{title} {title} {title}
No Result
Voir tous les résultats
  • SE CONNECTER
S'ABONNER
  • Bourget 2025
  • Industrie aéronautique
  • Transport aérien
  • MRO & Support
  • Défense & Espace
  • Emploi & Formation
  • Décarbonation de l’aviation
  • Les Éditos
  • Les Focus
  • Les Interviews
  • Les Reportages
  • Les Podcasts

Copyright © 2024 LE JOURNAL DE L'AVIATION - tous droits réservés - Le Journal de l'Aviation, média français de référence couvrant l'actualité de l'industrie aéronautique, l'aviation commerciale, l'aviation d'affaires, les services MRO et après-vente, le financement et la location d'aéronefs civils, l'aéronautique de défense et l'industrie spatiale. Toute reproduction, totale ou partielle et sous quelque forme ou support que ce soit, est interdite sans autorisation écrite spécifique du Journal de l’Aviation.