Les projets d’avions supersoniques civils se multiplient et ils n’ont jamais été aussi nombreux depuis la fin des vols commerciaux de Concorde en 2003, notamment chez les riches entrepreneurs. Le dernier en date est désormais porté par Richard Branson, le fondateur de Virgin Atlantic, qui imagine déjà relier Londres à New York en 3 heures 30 avec une flotte d’une dizaine d’appareils de 40 places produits par la nouvelle start-up américaine Boom Technology, Inc.
Un mois plus tôt, la NASA annonçait relancer ses travaux sur l’avion supersonique de transport de passagers, désormais baptisée QueSST (Quiet Supersonic Technology) avec une enveloppe de 20 millions de dollars allouée à Lockheed Martin pour des travaux de développement préliminaires devant conduire à la construction d’un démonstrateur à horizon 2020.
L’entreprise Aerion, quant à elle, doit bientôt annoncer sa décision relative à l’implantation de son futur site de production ainsi que son choix de motorisation concernant son programme AS2, un triréacteur d’affaires de 12 places pouvant atteindre Mach 1,5 et qui a notamment été commandé par l’opérateur Flexjet en novembre. L’AS2 est annoncé pour 2023.
Les projets d’avions civils supersoniques occupent évidemment de nombreux industriels et organismes de recherche depuis des décennies, à l’instar du partenariat signé entre Gulfstream et Sukhoi à l’occasion d’un Salon du Bourget en 1989. Mais à chaque fois, en plus des inévitables contraintes technologiques à franchir, l’avenir de ces appareils se heurte au mur des réglementations empêchant tout survol des terres à vitesse supersonique, réduisant considérablement leur utilité au regard des coûts nécessaires à leur réalisation, de tels programmes étant estimés à entre 2 et 5 milliards de dollars au minimum.
Pas sûr non plus que ces réglementations soient amenées à être infléchies, même si la FAA avait annoncé vouloir y réfléchir dès le milieu des années 90, compte-tenu de la préoccupation croissante des sociétés concernant les questions environnementales, surtout pour un mode de transport qui sera indéniablement perçu comme un peu trop élitiste.
Le retour de l’aviation civile supersonique n’est jamais apparu si proche que ces derniers mois, et pourtant il n’a jamais semblé si éloigné.
