Le département malaisien de l’aviation civile (DCA) et Inmarsat ont rendu publiques le 27 mai les données satellites échangées avec le Boeing 777 de Malaysia Airlines et enregistrées par la société britannique.
Les 47 pages de transcription de transmissions indiquent bien que l’appareil est resté en vol sept à huit heures après le dernier message ACARS. Par ailleurs, l’heure de la dernière communication satellite est concordante avec l’emport de carburant déclaré de l’appareil.
Les enquêteurs espèrent ainsi que cette mesure va permettre à davantage d’experts de se pencher sur les données et d’en tirer des éléments nouveaux permettant de localiser le 777. Les données Inmarsat sont pour le moment les seuls indices qui ont conduit à une estimation de sa dernière position, dans l’est de l’Océan Indien.
Ils répondent également à un souhait des familles de victimes qui demandent plus de transparence dans l’enquête. Cela fait en effet près de trois mois que le vol MH370 a disparu dans laisser de trace, avec 227 passagers et douze membres d’équipage à son bord.
A ce stade, les enquêteurs pensent qu’ « il y a eu une volonté de rendre l’avion invisible », selon les propos de Rémi Jouty, le directeur du BEA, qui a brièvement participé à l’enquête. « On n’arrive pas à imaginer une défaillance technique seule. »
Parallèlement, les recherches sous-marines se poursuivent au large de Perth. Les enquêteurs estiment que cela pourrait prendre un an pour couvrir les 60 000 km² que représente la zone de recherche.
Après cette disparition, les compagnies aériennes ont toutes exprimé leur accord concernant un suivi en temps réel des appareils commerciaux, quel que soit le coût d’un tel dispositif. Nancy Graham, directrice du bureau de la navigation aérienne de l’OACI, a indiqué le 26 mai que « la communauté avait donné son accord de principe » et que « la sécurité ou la certitude sur la localisation des avions n’avait pas de prix. »
Le CEO d’Inmarsat, Rupert Pearce, avait d’ailleurs déjà proposé mi-mai un service de suivi gratuit aux compagnies aériennes mondiales, notamment sur les 11 000 appareils commerciaux déjà équipés d’une connexion par satellite.
La disparition du MH370 suggère d’autres améliorations possibles comme l’augmentation du temps d’enregistrement des enregistreurs de vol à vingt heures au lieu de deux ou l’utilisation du système ACARS pour transmettre la position de l’avion (avec une accélération des transmissions en cas de situation anormale). Après l’enquête sur le vol AF447, l’OACI a déjà adopté une régulation augmentant la durée de vie des pingers de 30 à 90 jours qui doit être mise en œuvre au plus tard en janvier 2019.