Deux salons aéronautiques se déroulent simultanément en Asie cette semaine : Airshow China (Zhuhai) et MRO Asia-Pacific (Singapour). Pourtant bien différents, ces deux événements vont nécessairement se rejoindre sur un point particulièrement important : les besoins colossaux en maintenance dans la région.
Car le temps durant lequel l’Asie accueillait les grandes visites de maintenance d’appareils de certaines compagnies occidentales dans une logique de simple réduction des coûts de main d’oeuvre est une page de l’histoire qui est en train de se tourner.
Avec le doublement de la flotte opérée dans la région Asie Pacifique d’ici seulement dix ans, la demande de services sera exponentielle et laissera peu de capacités libres pour les opérateurs d’autres continents.
Il devient désormais évident que les grands acteurs de la MRO implantés en Asie domineront tout simplement le monde de la maintenance dans un avenir pas si lointain. Prenons l’exemple d’AFI KLM E&M, numéro deux mondial des « Airline MRO » avec ses quelque deux mille appareils sous contrat. Deux mille appareils, c’est très exactement ce que prévoit aussi d’aligner dans sa flotte une compagnie comme China Southern Airlines à horizon 2035. Il devient déjà plus facile d’imaginer les perspectives offertes à des acteurs comme GAMECO.
L’Asie, c’est potentiellement 42 milliards de dollars générés dans 10 ans rien qu’en dépenses de MRO. C’est déjà le premier marché mondial pour la maintenance des moteurs, avec des capacités en surtension bien perceptible pour quelques années encore.
Certains gouvernements des pays de la région l’ont bien compris, la MRO est une activité stratégique, créatrice de valeur et d’emplois, et la compétition, notamment en Asie du Sud-Est, va s’intensifier. La Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie, l’Indonésie et les Philippines veulent clairement prendre des parts de marché à Singapour au cours des 10 prochaines années.
Evidemment, certains redoutent déjà les difficultés de recrutement, les coûts croissants de la main d’oeuvre, les changements de mentalité nécessaires voire la possible apparition d’une bulle. Mais il reste encore de belles opportunités et une chose est certaine : les premiers arrivés seront les premiers servis.

