Le Boeing 777 sera logiquement le prochain type avion victime de la crise liée à la pandémie, avec une accélération du retrait des exemplaires les plus anciens au cours des trois prochaines années pour venir adapter les capacités des compagnies aériennes à la dure réalité du marché long-courrier, en dépit des scénarios de plus en plus crédibles de reprise pour le transport aérien mondial avec l’arrivée des vaccins.
Les versions les plus anciennes du Triple Sept ne seront d’ailleurs sans doute pas les seules sacrifiées, en témoigne ce tout premier 777-300ER au monde qui vient d’entamer sa phase de démantèlement aux États-Unis il y a quelques jours, son propriétaire, le loueur CALC ne projetant aucun potentiel autre que la revente de ses pièces, même pour cette variante, durant la reprise.
Delta Air Lines avaient d’ailleurs pris les devants très tôt en annonçant le retrait anticipé de la totalité de sa flotte de 777 dès le mois de mai, une mesure déjà effective puisque son dernier Triple Sept, un 777-200LR, a réalisé son dernier vol commercial il y a tout juste un mois sous ses couleurs. L’Airbus A350 constituera désormais l’épine dorsale de sa flotte long-courrier, avec un gain en consommation de carburant de plus de 20% à la clé.
C’est sans doute aussi ce qui se prépare bientôt chez Air France, notamment du côté des 25 777-200ER livrés entre 1998 et 2002. Même équipée de cabines récentes pouvant être adaptées rapidement dans l’hypothèse très probable ou les classes premium seraient les plus lentes à se remplir lors de la reprise (dispositif Quick Change), cette flotte ne répond clairement plus aux promesses environnementales pourtant si souvent étalées par la compagnie française.
Pour l’instant, aucune date de retrait n’a été officialisée, le calendrier des livraisons des A350 ayant quant à lui plutôt tendance à s’allonger compte tenu de la situation financière actuelle de la compagnie. Une certaine cohérence entre les paroles et les actes voudrait cependant le départ d’un nombre conséquent de Triple Sept de la flotte d’Air France dès l’année prochaine. Mais sait-on jamais.