L’histoire d’Air Méditerranée s’est arrêtée le 15 février, affaiblissant encore davantage le pavillon français. Le tribunal de commerce de Tarbes a prononcé la liquidation de la compagnie aérienne française, faute de repreneur. Elle employait 220 personnes.
Air Méditerranée était en redressement judiciaire depuis janvier 2015. La décision finale du tribunal de commerce a été repoussée plusieurs fois, pour permettre aux candidats à la reprise de mener leur proposition à terme. Mais l’homme d’affaires algérien Ali Haddad a abandonné le projet et le dernier repreneur potentiel, Antoine Bru (ex-AOM), associé à Jacques Defemme (cabinet d’investissement CGFI), n’a pas pu réunir à temps les 2,3 millions d’euros de caution demandés.
Créée en 1997 par Antoine Ferretti, Air Méditerranée était à l’origine une compagnie charter. Mais face à la désaffection des voyageurs pour le modèle et à une concurrence toujours plus rude, elle avait lancé un plan de restructuration en 2011, créé une compagnie charter en Grèce (Hermès Airlines) et entamé une mutation vers un modèle régulier en France. Spécialisée dans les vols autour du bassin méditerranéen, elle a été particulièrement touchée par la concurrence de Transavia et l’instabilité qui a suivi le Printemps arabe.
Air Méditerranée exploitait cinq A321, acquis en leasing auprès d’AerCap, et un Boeing 737-500. Elle avait enregistré une perte de 12,2 millions d’euros en 2014 pour un chiffre d’affaires de 172,5 millions d’euros.