Décidément, la reprise du trafic aérien cet été aura surtout été accompagnée de nombreux déboires particulièrement suivis par les médias généralistes, à l’instar de la pagaille constatée dans de nombreux aéroports, des vols annulés, des grèves, voire de vives critiques quant à la sécurité des vols au sein d’une (très) grande compagnie aérienne française. Mais l’aviation a particulièrement aussi été la cible de nouvelles attaques sur le plan écologique, en particulier sur le segment des vols d’affaires et privés, ce qui a même l’objet d’un bon gros couac au sein du gouvernement avec la piste d’une régulation concernant les vols privés avancée par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune ; bien mal lui en a pris.
Il faut dire qu’une mesure telle que celle de la réduction de 12% du nombre de vols de l’aéroport de Schiphol, aux Pays-Bas, pour réduire les émissions, ne peut que soulever l’enthousiasme des pseudo-écolos, confortant l’idée que l’aviation est devenue le mal à abattre pour limiter le réchauffement climatique. Oui, un jet d’affaires va logiquement émettre beaucoup plus de carbone par passager qu’un avion de ligne densément rempli, la belle affaire ! Les processus de manipulation de l’opinion publique ont fait leur travail et les réponses des politiques sont vraiment au niveau attendu, hélas. Les récentes attaques du vol transportant les joueurs du PSG à Nantes, les récupérations politiques induites et le jeu de la SNCF en sont l’exemple parfait.
L’aviation privée ne pèse strictement rien dans les émissions de CO2 au niveau mondial. Elle transporte en revanche la plupart des puissants de ce monde, une cible évidemment rêvée pour les pseudo-écolos, tout en étant évidemment un élément essentiel de l’économie de notre pays. C’est en quelque sorte une nouvelle lutte des classes qui se cristallise sur l’aviation. Les signaux faibles sont devenus bien plus forts et une grande partie de gouvernants ne semblent pas vraiment vouloir s’attarder sur le fond du sujet. Après l’aviation commerciale dans son ensemble, c’est maintenant au tour de l’aviation d’affaires de subir. Demain viendront logiquement les critiques sur les voyages en classe à haute contribution, puis celles des voyages en avion vers des destinations loisirs…
En attendant, l’industrie aéronautique française, l’une des plus puissantes au monde, a aujourd’hui du mal à recruter pour pouvoir faire monter ses cadences. Que deviendra demain son attractivité auprès des jeunes demandeurs d’emploi avec tous ces messages simplistes qui viennent en fait alimenter un faux débat ?
Pour l’aviation, devenue une cible trop facile pour les pseudo-écolos, les prochaines années s’annoncent finalement peut-être bien plus périlleuses que prévu. Espérons que le secteur ne vienne pas rejoindre la Bérézina du nucléaire et de l’automobile en France, symbole criant de la désindustrialisation du pays depuis quelques décennies.

