C’est une info qui tombe à point nommé. Saab a décidé de proposer une variante de sa plateforme GlobalEye à l’agence de soutien et d’acquisition de l’OTAN (NSPA). L’idée est évidemment de venir remplacer les 14 vénérables avions AWACS (Airborne Warning and Control System) de l’Alliance atlantique dans le cadre d’une compétition qui comprendra aussi Boeing et son E-7 Wedgetail.
Il faut dire qu’avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a un an, les E-3A Sentry de l’OTAN volent plus que jamais, assurant un rôle des plus déterminants en venant surveiller les manoeuvres des avions militaires russes depuis l’Europe de l’Est et la mer Baltique. Mais les AWACS ont été introduits il y a tout juste 41 ans, avec tous les défis qui viennent maintenant s’accumuler avec l’augmentation des heures de vol.
L’IAMCO (International Aerospace Management Company), en charge de la gestion de la maintenance de cette flotte basée à Geilenkirchen (Allemagne), prévoyait un retrait des appareils peu après 2035, alors que la NSPA avait confié à Boeing une étude de faisabilité et de réduction des risques pour affiner les concepts qui permettront de remplacer les capacités de surveillance, de commandement et contrôle aéroportés de l’OTAN à cette échéance.
La Royal Air Force a d’ailleurs été la plus clairvoyante ces dernières années, retirant progressivement la totalité de sa flotte de E-3D Sentry en vue de l’arrivée de ses premiers Boeing E-7A Wedgetail cette année, pour une mise en service en 2024. L’armée de l’air britannique a certes perdu de très précieuses capacités de surveillance à un moment où elle en avait très certainement grand besoin, mais l’ « opération militaire spéciale » menée par Vladimir Poutine ne pouvait clairement pas être imaginée deux ans plus tôt.
Reste maintenant aussi à définir le sort de la flotte des quatre E-3F français, des appareils qui doivent aussi rester opérationnels jusqu’en 2035 au moins, et qui connaissent une nouvelle phase de modernisation depuis l’année dernière. La France veut transformer sa défense, mais rien ne semble indiquer que la future LPM 2024-2030 s’intéresse pour l’instant vraiment à ses sentinelles, élément pourtant vital de sa défense aérienne…
