Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Cet adage est sans doute ce qui caractérise le mieux Emirates aujourd’hui, la compagnie de Dubaï traversant une véritable phase de consolidation après tant d’années de croissance effrénée.
La livraison de son dernier Boeing 777-300ER il y a quelques jours, son 149ème « Triple Sept » opéré pour le transport de ses passagers, confirme d’ailleurs cette tendance dans le développement de sa flotte, même si une poignée d’Airbus A380 viendra quand même encore la rejoindre en 2019. Emirates doit bien accueillir 150 Boeing 777X durant la prochaine décennie, tout comme une cinquantaine d’A380, mais pratiquement tous ces appareils viendront remplacer des appareils existants à partir de 2021. Signe qui ne trompe pas, les délais pour passer au grade de commandant de bord qui ne cessent de s’allonger depuis quelques mois.
Pour ne rien arranger, Emirates va aussi être contrainte d’immobiliser une cinquantaine d’appareils de sa flotte durant 45 jours avec la réfection de la piste sud de l’aéroport de Dubaï à partir du 16 avril.
Ce véritable palier dans l’histoire d’Emirates intervient au moment où ses concurrents directs connaissent une période difficile, avec la réduction de voilure de sa voisine Etihad ou encore le contexte géopolitique qui freine les velléités de Qatar Airways. L’émirat de Dubaï n’affiche d’ailleurs pas non plus la santé financière de ses meilleurs jours, en témoigne le taux d’occupation de ses nombreuses tours sur le plan immobilier depuis quelques années.
Dans le contexte actuel, il semble encore bien abstrait d’entrevoir le grand déménagement d’Emirates à DWC, désormais repoussé à la fin de la prochaine décennie, voire d’imaginer les livraisons des 40 Boeing 787-10 annoncés en novembre de l’année dernière lors de l’ouverture du Dubai Airshow. Ces appareils ne figurent d’ailleurs pas encore officiellement dans le carnet de commandes de l’avionneur. Emirates n’a peut être pour l’instant pas le coeur à ça… ni la place.
C’est la petite pause d’Emirates.

