Le transport aérien indien est sous haute surveillance internationale. En pleine expansion depuis plusieurs années, il peine pourtant à devenir rentable : le gouvernement indien devrait de nouveau voler à la rescousse d’Air India en débloquant une aide de 1,4 milliard de dollars, tandis que Kingfisher poursuit sa longue agonie.
Selon le CAPA (Center for Aviation), les compagnies indiennes devraient perdre plus de 2,5 milliards de dollars au cours de la prochaine année fiscale si le baril de pétrole atteint les 135 dollars.
Boeing, désireux de voir ses commandes honorées, scrute également le marché et estime que les compagnies ne pourront s’en sortir qu’en augmentant le prix de leurs billets de 10 à 15%. Selon Dinesh Keskar, le Président de Boeing India, les tarifs sont actuellement inférieurs aux coûts : si cette tendance perdure, les pertes massives, causées par la surcapacité et surtout les prix du kérosène, feront de même.
Enfin, l’IATA s’est également inquiétée de l’état du transport aérien dans le pays. Tony Tyler, son Directeur Général, a proposé quatre thèmes sur lesquels le ministère de l’Aviation Civile pourrait se concentrer pour améliorer sa situation, dans le cadre de la conférence India Aviation 2012 le 15 mars.
Il a tout d’abord demandé le retrait d’une partie des taxes qui pèsent sur le carburant en Inde ; plus élevées que partout ailleurs, elles ont pour conséquence que le poste représente 45% des coûts des compagnies indiennes, quand il est de 30% chez toutes leurs concurrentes.
Il préconise également le développement des infrastructures, notamment à Mumbai, où le projet de nouvel aéroport est au point mort. S’il prend le développement de l’aéroport de New Delhi pour modèle, il demande toutefois que le gouvernement intervienne pour que celui-ci cesse d’envisager d’augmenter les taxes aéroportuaires de 340% en deux ans, ce qui aurait pour effet de réduire à néant sa compétitivité.
Enfin, il appelle à ce que les compagnies étrangères soient autorisées à investir dans les compagnies indiennes à hauteur de 49%.
Autant de solutions que le ministère de l’Aviation Civile pourrait considérer sérieusement, notamment parce qu’Air India lui coûte cher. Le ministre Ajit Singh a en effet déclaré à son sujet « nous allons renflouer, mais pas indéfiniment… La compagnie doit améliorer ses performances. »