Le décret publié fin novembre par le gouvernement italien bloquant l’acquisition par Safran des activités italiennes de Collins Aerospace dans les actionneurs de vol (sous l’entité Microtecnica) a « surpris » le groupe français, selon les mots d’Olivier Andriès, son directeur général. Il explique que Safran n’a pas été consulté pour avoir une chance de lever les doutes de l’Italie sur « la menace exceptionnelle pour sa souveraineté » crainte par la Première ministre Giorgia Meloni.
Olivier Andriès a exposé son incompréhension sur les raisons de ce refus. Il explique que l’Italie semble s’inquiéter que le groupe Safran ne suspende les activités de Microtecnica pour l’Eurofighter et le Tornado, une inquiétude partagée par le gouvernement allemand mais qui pouvait être balayée avec de simples garanties. Safran compte toutefois Airbus et Leonardo parmi ses plus importants clients, est déjà fournisseur du programme, et n’aurait donc aucun intérêt à prendre une telle initiative. Olivier Andriès souligne par ailleurs que Collins Aerospace est une société américaine participant au programme F-35, ce qui, sur le papier, aurait pu engendrer des doutes au moins équivalents.
Il s’est déclaré peu confiant sur un revirement du gouvernement italien sur le dossier et « n’exclut pas de contester le décret » devant la justice.
Malgré ce revers, il réaffirme que « Safran reste attaché à cet accord » avec Collins Aerospace. Microtecnica ne représente que 15 % des activités de l’industriel américain dans les actionneurs de vol et ne rassemble pas les actifs les plus intéressants (ceux situés au Royaume-Uni et en Allemagne). Si Microtecnica doit être retirée du package, cela signifierait toutefois qu’il faudrait renégocier tout l’accord avec Collins.
Pour rappel, Safran n’a qu’une activité marginale sur les commandes de vol, qui lui viennent des hélicoptères. L’acquisition des activités de Collins Aerospace dans ce domaine lui donnerait immédiatement une situation de numéro 1 ou 2 mondial, conformément à sa stratégie d’être leader sur différents systèmes critiques des avions