EADS regarde avec gourmandise du côté de la Chine. Le groupe aéronautique européen a publié le 14 février ses prévisions de croissance pour le trafic aérien chinois. Ses estimations sont encore plus optimistes que celles de Boeing l’année dernière. Selon EADS, le trafic chez le géant asiatique va augmenter de 8% par an sur les dix prochaines années, suscitant le besoin de 3.000 appareils dans les vingt ans à venir, dont 2.650 destinés au transport de passagers.
Au total, cette partie du marché est évaluée à 289 milliards de dollars. La flotte devrait en effet tripler dans les deux décennies à venir pour atteindre 2.700 appareils en 2025, ce qui fait de la Chine le deuxième marché le plus important après les Etats-Unis.
La plupart des commandes devraient concerner des monocouloirs. 1.200 seront requis d’ici dix ans, 1.900 d’ici vingt ans. Leur demande sera notamment portée par une croissance du marché domestique estimée à 11,3% par an. Mais EADS estime que le développement du tourisme et des déplacements d’affaires vers la Chine et inversement va également engendrer le besoin de plus d’une centaine d’appareils du type A380 dans les dix ans. Fait remarquable, les très gros-porteurs ne devraient pas uniquement être utilisés pour les vols long-courriers mais aussi pour des vols en Asie, voire en Chine.
Selon EADS, le trafic cargo devrait également enregistrer une croissance importante sur les vingt prochaines années et être multiplié par six. Le taux devrait s’élever à 8,9% par an sur le réseau international, les exportations étant de plus en plus abondantes, et à 10,9% sur le marché domestique, les services de transport express se développant très rapidement.
John Leahy n’a eu aucun mal à reconnaître qu’Airbus, filiale d’EADS, souhaitait placer ses pions sur l’ancien Empire du Milieu, ce marché potentiel de 650 millions de passagers en 2015. Le constructeur a produit 35% de la flotte actuellement en service. Son but est d’en représenter 50% en 2011. Mais cette confiance en la croissance chinoise ne doit pas faire oublier que celle-ci ne pourra atteindre les niveaux escomptés que si le pays parvient à faire face à sa pénurie de pilotes.