Le Strategic Air Command (SAC) de l’US Air Force, symbole de la dissuasion nucléaire aéroportée américaine durant la guerre froide, serait-il en train de se reformer ?
L’USAF a annoncé le 20 avril que l’Air Force Global Strike Command (AFGSC) allait récupérer l’ensemble de la flotte de B-1B Lancer ainsi que les bombardiers de nouvelle génération LRS-B (Long Range Strike-B) attendus au début de la prochaine décennie. Soixante-trois bombardiers B-1 et près de 7 000 effectifs vont ainsi être transférés de l’Air Combat Command (ACC) vers l’AFGSC dans le cadre d’un « réalignement » qui devrait être finalisé au 1er octobre.
Ils rejoindront ainsi les 23 000 militaires et les 96 bombardiers déjà affectés à l’AFGSC (20 B-2 et 76 B-52H, dont 18 de réserve à Barksdale AFB en Louisiane). Rappelons que les bombardiers supersoniques de Rockwell ont été progressivement convertis en bombardiers conventionnels jusqu’à la disparition du SAC dans le cadre des accords SALT II. Le B-1B fût d’ailleurs le dernier type d’appareil à rejoindre ce grand commandement en 1986.
Le SAC avait été dissous en 1992 suite à la chute du Pacte de Varsovie. Il avait alors été scindé en deux commandements majeurs que sont aujourd’hui l’Air Combat Command (ACC) – composante de combat et de bombardement – et l’Air Mobility Command (AMC) – composante regroupant la logistique et le ravitaillement en vol -, les différents vecteurs disposant de la frappe nucléaire ayant rejoint l’AFGSC lors de sa création en 2009, y compris les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) Minuteman III issus de l’Air Force Space Command.
L’Air Force Global Strike Command regroupera ainsi l’ensemble des forces de frappes à longue portée de l’USAF, qu’elles soient conventionnelles ou nucléaires. L’US Air Force promet ainsi des synergies « dans la formation, le développement tactique, la doctrine, la modernisation d’appareils ou des acquisitions ». Cette réorganisation va aussi permettre à l’AFGSC de gravir un échelon avec l’arrivée d’un général quatre étoiles à sa tête.