Nouveau coup de théâtre pour le programme F-35 JSF. Un rapport du Pentagone ayant fuité dans les médias fait état de plusieurs problèmes qui remettent en cause des détails de la conception de l’avion de chasse.
Le « Quick look review of F-35 Joint Strike Fighter Concurrency » a été élaboré par une équipe composée de fonctionnaires de la Défense et d’experts. Ils ont relevé au total treize problèmes, divisés en trois catégories.
La première regroupe les domaines dans lesquels les problèmes à conséquence majeure ont été identifiés, et dont l’action corrective est en cours de développement. Cela concerne le viseur tête haute, le système de largage du carburant, l’IPP (Integrated Power Package), la crosse d’appontage de la variante porte-avions et des problèmes classés secrets.
Le second groupe concerne les domaines où de potentielles conséquences majeures occasionnent le développement de nouvelles découvertes : la durée de vie en fatigue, des secousses plus nombreuses que prévues lors des tests en vol et exécution des tests.
La troisième et dernière catégorie concerne les domaines où les conséquences ou les coûts sont modérés, mais le nombre cumulé de problèmes peut affecter le développement de l’avion : ce sont les logiciels, les caractéristiques thermiques, l’ALIS (Autonomic logistics information system), les marges de poids et la protection anti-foudre.
Un point en particulier cristallise les critiques envers le F-35 : la crosse d’appontage de la version « porte-avions » (F-35C). En effet, celle-ci se trouve trop près du train d’atterrissage – 2,16 mètres de distance – ce qui entraîne l’impossibilité pour l’avion d’apponter. Le rapport souligne que sur huit essais d’appontage, le succès a été nul. Une solution a été envisagée et de nouveaux essais préliminaires doivent avoir lieu en avril 2012, mais dans tous les cas, les modifications dans la conception du F-35C seront très coûteuses.
Ce problème a déclenché l’ire des médias en Grande-Bretagne, alors que la Royal Navy prévoit d’acquérir 50 F-35C pour 5 milliards de livres, afin de remplacer sa flotte aéronavale de Harrier retirés du service actif.
Le rapport se termine par la conclusion suivante : au vu des problèmes rencontrés et du manque de certitudes qui en découlent, le groupe de travail recommande la une révision du planning d’acquisition et de production du F-35, l’avion de chasse n’étant absolument pas dans les temps pour répondre aux exigences de performance opérationnelle. De plus, il est précisé qu’il existe certainement des défauts non encore identifiés.
Le programme F-35 JSF, rencontre de nombreuses difficultés, au niveau technique, mais également au niveau de l’augmentation des coûts et des délais à rallonge. Il y a deux semaines déjà, le Pentagone avait déjà songé à une restructuration du programme, afin de différer la production de 120 avions. La semaine dernière, des médias japonais, norvégien ou encore néerlandais émettaient des réserves sur l’avion de nouvelle génération. Et cette semaine, c’est au Canada qu’on s’inquiète du retard et des coûts accrus.
Le F-35 est développé en partenariat avec neuf pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Turquie, Canada, Australie, Danemark et Norvège).
