LES NOMINATIONS
1er mars 2011 : Gérard Longuet, nouveau ministre de la Défense
Gérard Longuet devient officiellement le nouveau ministre de la Défense et des anciens combattants lors de la passation de pouvoir à l’hôtel de Brienne. Il remplace Alain Juppé, nommé aux Affaires étrangères. Dans son discours de prise de fonction, le ministre rend hommage aux militaires et les compare à une « colonne vertébrale pour [le] pays ». Son premier geste symbolique est d’aller raviver la flamme du souvenir sous l’Arc de Triomphe.
22 juillet 2011 : Un nouveau pacha pour l’aéronavale
L’aéronautique navale a un nouveau pacha : le contre-amiral Hervé Denys de Bonnaventure devient le nouvel Alavia. Il compte à son actif 3 065 heures de vol, 456 appontages, dont 126 de nuit. Il dirigera une force composée de 211 aéronefs et près de 6 000 marins. Le nouveau pacha succède au contre-amiral Henri Bobin.
LES 10 ANS DU PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE
18 mai 2011 : Le Charles de Gaulle fête ses 10 ans
Le porte-avions français souffle ses dix bougies en pleine campagne Harmattan. Admis au service actif le 18 mai 2001, le Charles de Gaulle comptabilise depuis plus de 25 000 appontages et catapultages (chiffre début 2011). Avec un pont d’envol de 12 000 m2 et des hangars de 4 600 m2, il peut accueillir jusqu’à 40 aéronefs (Rafale Marine, Super-Etendard modernisé, Hawkeye et Dauphin). La capacité de catapultage est d’un avion toutes les trente secondes.
LE PROJET BALARDGONE
17 février 2011 : L’attributaire pressenti du futur « Balardgone » s’appelle Bouygues
Après plus de 360 heures de débats, c’est finalement Bouygues qui est pressenti pour la construction du futur siège du ministère de la Défense. Le partenariat public-privé prévoit le regroupement de l’administration et des états-majors sur le site de Balard, dans une sorte de Pentagone « à la française ». Le Balardgone se composera d’un bâtiment principal de 130 000 m2, de 90 000 m2 de bureaux de la corne ouest répartis sur trois hectares, ainsi que de 120 000 m2 de tours.
Le ministère de la Défense paiera une redevance annuelle qui inclura l’investissement, le financement, les frais financiers, l’entretien et la maintenance des bâtiments, ainsi que les réseaux informatiques et les services courants (restauration, nettoyage), pour une durée de 27 ans.
Le constructeur était en compétition avec Eiffage et Vinci.
OPÉRATIONS MILITAIRES EN LIBYE
17 mars 2011 : La résolution 1973 ouvre la voie à une intervention armée en Libye
Lors de sa 6498ème séance, le conseil de sécurité des Nations-Unies adopte par 10 voix pour et 5 abstentions la résolution 1973, qui prévoit « d’instaurer un régime d’exclusion aérienne afin de protéger les civils contre les attaques systématiques et généralisées ». Ce texte fait suite aux répressions sanglantes de manifestants du colonel Khadafi, dans le contexte des révolutions arabes. La résolution, présentée par la France et le Royaume-Uni, autorise les Etats membres à prendre les mesures nécessaires pour protéger la population civile et faire respecter la zone d’exclusion aérienne. De plus, l’embargo sur les armes, voté le 26 février, est renforcé.
19 mars 2011 : Les premiers avions de l’armée de l’Air déployés en Libye
Suite au sommet de Paris, qui réunissait des leaders européens, arabes et nord-américains, et sur ordre du président de la République, le chef d’état-major des armées lance l’opération Harmattan. Une vingtaine d’avions sont engagés dans l’après-midi : huit Rafale, deux Mirage 2000-5, deux Mirage 2000 D, des C-135 (ravitailleurs) et un avion-radar E-3F. Ils opèrent depuis des bases aériennes avancées situées à La Sude (Crète) et à Sigonella (Sicile), ainsi que des bases aériennes métropolitaines, la BA 125 d’Istres et la BA 702 d’Avord. Les avions sont soutenus en mer par le Jean Bart (frégate anti-aérienne) et le Forbin (frégate de défense aérienne).
20 mars 2011 : Le porte-avions Charles de Gaulle prend la mer pour rejoindre la Libye
Le Charles de Gaulle a appareillé de son port d’attache Toulon pour gagner les côtes libyennes, dans le cadre de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU. Il est accompagné du pétrolier ravitailleur Meuse et des frégates Aconit et Dupleix. Le groupe aéronaval est composé de 26 aéronefs : dix hélicoptères embarqués sur les frégates et le porte-avions – dont deux Caracal et un Puma de l’armée de l’Air – huit Rafale Marine de la flottille 12F, six Super-Etendard modernisés de la 17F et deux E-2C Hawkeye de la 4F.
3 juin 2011 : L’ALAT engagée en Libye
Les hélicoptères Tigre et Gazelle de l’aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) embarqués sur le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre effectuent leur première mission au-dessus de la Libye, en coordination avec des hélicoptères britanniques. Pour leur première mission, ils ont traité une vingtaine d’objectifs militaires au sol.
31 octobre 2011 : Fin des opérations militaires de la coalition en Libye
Après sept mois d’engagement et la mort du colonel Kadhafi le 20 octobre, l’opération Unified Protector de l’OTAN prend fin. Au total, ce sont près de 4 200 militaires et des Rafale, des Mirage 2000D, des Mirage 2000-5, un C-135, des Mirage F1 CR, des E-3F AWACS, des Rafale Marine, des Super Etendard Modernisés ainsi que des E-2 Hawkeye qui ont été engagés sur le théâtre d’opérations.
Les avions de l’armée de l’Air et de la Marine nationale comptabilisent près de 27 000 heures de vol, pour 5 600 sorties : 3 100 sorties offensives, 1 200 sorties de reconnaissance, 400 sorties de défense aérienne, 340 sorties de contrôle aérien, 580 sorties de ravitaillement. Ces sorties représentent 25% des sorties de la coalition, 35% des missions offensives et 20% des frappes de la coalition. Un millier d’objectifs ont été détruits. Le groupement aéromobile de l’aviation légère de l’armée de Terre a, quant à lui, opéré près de 40 raids, détruisant 600 objectifs et réalisant 90% des frappes par hélicoptère de la coalition.
LE PROGRAMME A400M
4 avril 2011 : Signature du plan de sauvetage de l’A400M
Les pays partenaire du programme de l’A400M (l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Turquie) signent avec Airbus Military l’avenant au plan de financement du futur avion européen. Il s’agit de financer les surcoûts engendrés notamment par des retards dans le développement de cet avion de transport militaire. Le plan de sauvetage est évalué à 3,5 milliards d’euros.
24 novembre 2011 : L’A400M entre dans sa phase finale d’assemblage
Le premier A400M destiné à la France entre dans sa phase finale d’assemblage près de Séville. Le futur avion de transport européen remplacera, à terme, les C-160 Transall et les C-130 Hercules. L’armée de l’Air devrait recevoir le premier exemplaire fin 2012-début 2013. La France a passé commande de 150 appareils.
LE PROGRAMME RAFALE
27 avril 2011 : Le Rafale en finale en Inde
Le ministère indien de la Défense confirme que l’Eurofighter Typhoon et le Rafale de Dassault Aviation étaient dans la « shortlist » pour l’appel d’offre MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft), concernant l’achat de 126 avions de chasse, pour un montant de plus de 10 milliards de dollars. Le F-16, le F-18, le Gripen et le MiG-35 ont été écartés de l’offre, laissant les deux « éternels » concurrents en lice.
13 et 16 novembre 2011 : Le Rafale en difficulté à Dubaï
Lors de l’ouverture du salon aéronautique de Dubaï, les Emirats arabes unis ont déclaré avoir demandé au consortium européen Eurofighter de lui faire une offre concernant ses avions de chasse. Le Rafale de Dassault était jusque-là en phase de négociations exclusives, mais ce retournement de situation relance la donne.
Trois jours plus tard, les Emirats arabes unis jugent la proposition de Dassault « non compétitive » et « irréalisable ». Les négociations, engagées depuis plus d’un an, portent sur la vente de 60 appareils pour remplacer des Mirage 2000 vieillissants.
30 novembre 2011 : Echec suisse pour le Rafale
La Suisse annonce son choix concernant le renouvellement de sa flotte d’avions de chasse : ce sera le Gripen de Saab. Le Rafale et l’Eurofighter restent sur la touche, principalement en raison d’une question de coûts trop élevés. Le contrat conclu avec le Suédois porte sur l’achat de 22 Saab JAS-39 C/D, pour un montant de près de 3,1 milliards de francs suisses (2,58 milliards d’euros). Quelques jours auparavant, un quotidien suisse avait divulgué des rapports mettant en avant les performances du Rafale par rapport à ses concurrents.
7 décembre 2011 : Gérard Longuet prévoit l’arrêt de la production du Rafale
Lors d’une émission politique diffusée sur LCP, le ministre de la Défense Gérard Longuet déclare que la chaîne de production du Rafale serait « arrêtée » si Dassault ne parvenait pas à vendre son avion à l’étranger. Dans une interview donnée à l’AFP le même jour, le ministre se rattrape en situant la fin totale de la production, de la maintenance et des améliorations aux alentours de 2030.
LE PROGRAMME NH90
8 décembre 2011 : Le Caïman Marine est opérationnel
Le NH90 version Marine (NFH) est officiellement mis en service à la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic. Destiné à remplacer le Super Frelon, il a pour principales missions le sauvetage, le contre-terrorisme maritime, la lutte-anti-sous-marine et la lutte antinavires, ainsi que des missions de service public. Dans la foulée, la Marine a réactivé la flottille 33F, mise en sommeil 12 ans plus tôt.
22 décembre 2011 : L’ALAT réceptionne son premier NH90
En guise de cadeau de Noël, l’aviation légère de l’armée de Terre a reçu le premier des 34 NH90 version TTH commandés. Ses principales missions sont le transport tactique de personnel et le transport de matériel. Le 1er Régiment d’hélicoptères de combat de Phalsbourg devrait être le premier à mettre en service le Caïman Terre en 2013.
LE PROGRAMME DE DRONES MALE
21 juillet 2011 : Dassault Aviation en négociation avec le ministère de la Défense pour son drone
Le ministère français de la Défense annonce le début de négociations exclusives avec Dassault Aviation, concernant le remplacement des drones Harfang à l’horizon 2014. Il s’agit surtout de temporiser, en attendant une nouvelle génération de drones franco-britanniques en 2020.
Le drone MALE proposé par Dassault Aviation est en fait une version francisé du Heron TP, en coopération avec la société israélienne IAI.
29 novembre 2011 : Le Sénat bloque le drone de Dassault
Suite à un vote de la commission Défense du Sénat concernant une baisse des crédits alloués au programme de drone Heron TP de Dassault avec l’israélien IAI, l’ensemble des sénateurs ont voté l’amendement allant en ce sens. Le Sénat limite à 209 millions d’euros les crédits destinés à l’acquisition du drone MALE, destiné à remplacer les Harfang avant l’arrivée du drone de troisième génération franco-britannique. De plus, les sénateurs préconisent l’achat de trois Reaper de General Atomics, plus performant et moins coûteux selon un rapport du Sénat.
16 décembre 2011 : L’Assemblée nationale rétablit les crédits supprimés par le Sénat
Les crédits supprimés par le Sénat le 29 novembre sont rétablis par l’Assemblée nationale. Le député socialiste Jean-Claude Viollet, présentateur de l’amendement, a soutenu le caractère indispensable du drone MALE de Dassault sur le territoire national et sur les théâtres d’opération. Il a en outre affirmé que le drone de Dassault et de l’israélien IAI constituerait une base solide pour le futur projet franco-britannique Telemos.