« La gestion de crise, c’était hier. Nous sommes de nouveau en train de façonner l’avenir », a annoncé Carsten Spohr. Le président du groupe Lufthansa s’est montré très confiant pour les mois à venir, notamment pour l’été qui s’annonce record, malgré la menace que fait peser l’augmentation des prix du carburant.
Si le premier trimestre a commencé mollement en raison du variant omicron, la demande est très vite revenue et le mois de mars a été plutôt solide pour le groupe. Le chiffre d’affaires a doublé par rapport à 2021 (à 5,36 milliards d’euros), la perte d’EBIT a été divisée par deux (à -591 millions d’euros) et la perte a elle aussi été réduite presque de moitié (à -584 millions d’euros), tandis que les flux de trésorerie sont redevenus positifs.
Alors qu’il a rétabli tout son réseau pré-crise, le groupe a constaté une reprise solide des réservations, celles de la semaine dernière ayant dépassé leur niveau de 2019, les passagers recommençant à planifier leurs déplacements plus en avance. Les réservations sont ainsi à 80% de leur niveau de 2019, malgré des capacités encore limitées. Au premier trimestre, elles étaient à 57% de leur niveau de 2019 mais elles devraient rapidement augmenter dans les prochaines semaines pour atteindre une moyenne de 75% au deuxième trimestre puis 85% au troisième trimestre (période à laquelle Eurowings verra les siennes dépasser leur niveau de 2019).
Lufthansa va continuer de surveiller ses capacités et sa politique tarifaire. Carsten Spohr explique que le groupe a été très discipliné à ce sujet durant toute la crise, retirant davantage d’appareils du service que ses concurrents et réintroduisant des capacités de façon plus mesurée, afin de protéger ses tarifs. Cela va continuer, d’autant que l’augmentation des prix du carburant ne pourra pas être entièrement compensée par les réductions de coûts engendrée par la lourde restructuration des activités et qu’elle devra être partiellement répercutée sur le prix des billets.
L’activité cargo continue par ailleurs de voler de record en record. Les sanctions prises à l’encontre de la Russie ont engendré une nouvelle pression sur les capacités mondiales, bien que davantage d’espace soit disponible dans les soutes. La division a ainsi de nouveau augmenté son EBIT, de 57% à 495 millions d’euros. Le groupe souligne que les yields ont augmenté de 136% depuis le début de la crise.
(Photo © Lufthansa)
