Air Tanzania a enregistré une perte de 25,8 millions de dollars en 2020. Le déficit s’explique en grande partie par la suspension des vols internationaux entre mars et octobre 2020, en raison des restrictions de voyage liées à la pandémie.
Mais bien avant la crise sanitaire, la trésorerie d’Air Tanzania n’était pas au beau fixe. « Nous avons découvert qu’ATCL avait subi des pertes allant jusqu’à 25,9 millions de dollars au cours des cinq dernières années», affirme le contrôleur et auditeur général Charles Kichere.
Dans son rapport, présenté à la presse la semaine dernière, il révèle que sur la même période, la compagnie a vu sa dette s’alourdir jusqu’à atteindre 19,4 millions de dollars.
«Les avions d’Air Tanzania volant vers l’étranger peuvent être saisis, c’est un fait», prévient Charles Kichere indiquant « qu’il y a plusieurs défis que le gouvernement devrait relever immédiatement ».
Le rapport a par ailleurs révélé quelques irrégularités dans l’allocation des primes de congés, la budgétisation des dépenses, les contrats de location des avions et la procédure de passation des marchés. « En l’absence des mesures de réduction des coûts et du renforcement du contrôle des dépenses engagées, ATCL continuera à enregistrer des pertes», avertit-il.
Un état des lieux qui contraste pourtant avec les énormes investissements consentis par le gouvernement pour renforcer la compétitivité du transporteur. En 5 ans, Air Tanzania a vu sa flotte plus que doubler atteignant désormais 12 appareils – deux Boeing 787-8, deux Airbus A220-300, cinq Dash 8-400, un Dash 8-300 , un Fokker 50 et un Fokker 28. Ceux-ci sont loués à la compagnie par le bailleur public TGF – Tanzania Government Flight.