La rumeur qui courait depuis la dernière édition du salon Euronaval en novembre était fondée. La Direction générale de l’armement (DGA) vient de signer avec Airbus Defence and Space, en tant que mandataire et en co-traitance avec Thales, un contrat pour une étude de levée de risques du futur programme d’avion de patrouille maritime français.
La DGA souhaite donc finalement avancer avec Airbus sur l’A321 MPA (Maritime Patrol Aircraft), une version militarisée du nouveau monocouloir à long rayon d’action A321XLR (Xtra Long Range) pour succéder aux Atlantique 2 de la Marine nationale. Ce nouveau contrat d’étude de définition et de levée de risques vise à préparer le lancement du développement et de la réalisation du programme d’avion de patrouille maritime à la fin de l’année 2026.
Airbus précise que le futur appareil sera équipé de l’ensemble des capteurs propres à un avion de patrouille maritime pour lesquels Thales est un contributeur majeur (radar de dernière génération à antennes actives, système acoustique utilisant des bouées sonar passives et actives, systèmes de guerre électronique et électro-optique, de détection d’anomalie magnétique -MAD- et d’auto-protection). Il pourra également embarquer les armements nécessaires à la lutte anti-sous-marine et anti-navires, notamment l’embarquement en soute de torpilles et du futur missile antinavire (FMAN).
« Le projet d’A321 MPA dispose de tous les atouts pour devenir une véritable frégate volante capable de répondre à la grande diversité des missions confiées à la patrouille maritime. Airbus propose une solution souveraine qui offre l’autonomie, la disponibilité et la fiabilité requises notamment pour contribuer à la composante océanique de la dissuasion nucléaire », a déclaré Jean-Brice Dumont, Executive vice president, Directeur d’Air Power chez Airbus Defence and Space.
La France se dirige donc vers l’acquisition de gros avions PATMAR, à l’image du choix des États-Unis et d’autres de ses partenaires pour le P-8 A Poseidon, basée sur la plateforme 737-800. L’A321 MPA sera alors motorisé par des LEAP-1A de CFM International, la coentreprise formée par Safran Aircraft Engines et GE Aerospace.
En janvier 2023, la DGA avait notifié à Airbus Defence and Space et à Dassault Aviation deux études d’architecture de système de patrouille maritime futur (Patmar) en vue d’un lancement envisagé en 2026. L’A320neo d’Airbus et le Falcon 10X de Dassault Aviation avaient en effet été retenus pour une première évaluation visant à définir l’appareil qui remplacera la flotte formée par les 22 Atlantique 2 de la Marine nationale dans la décennie 2030-2040. Les deux avionneurs avaient alors affiné leur proposition durant 18 mois pour répondra aux futurs besoins de patrouille maritime à longue distance de la France, avec une enveloppe de 10,9 millions d’euros pour chacun.