Alors que le transport aérien européen poursuit sa descente aux enfers avec une multiplication des restrictions sanitaires sur le Vieux Continent, force est de constater que seules les compagnies à bas coût semblent encore un tant soit peu proactives depuis quelques semaines, quitte même à montrer une certaine audace.
L’exemple de l’arrivée de la compagnie espagnole Vueling sur le marché intérieur français depuis ce vendredi est particulièrement frappant, même si nous avons également pu constater de visu qu’il faudra évidemment du temps pour pouvoir rentabiliser cette initiative au regard du contexte actuel, et très certainement aussi simplifier le parcours d’accès à ces avions (un Paris-Marseille en porte F30 à Orly 4, quatre portes après celle d’un A330 pour Abidjan, franchement ?).
La logique est évidemment la même chez easyJet, Volotea ou chez Wizz Air, cette dernière venant maintenant s’attaquer au marché intérieur norvégien, au grand damne du gouvernement à Oslo qui appelle même officiellement à son boycott, avec pour excuse l’absence de représentation syndicale, un comble quand on se souvient des conditions sociales avec lesquelles s’était développé le réseau long-courrier de Norwegian ces dernières années.
Quant au leader européen du low-cost, Ryanair, son solide bilan financier lui permet toujours d’anticiper un coup plus loin que ses concurrentes en dépit des difficultés actuelles du marché, même si certains choix stratégiques restent encore difficiles à cerner, en particulier pour les activités cousines de Lauda et Buzz. Une future commande massive de 737 MAX chez Boeing n’a d’ailleurs pas été formellement démentie par son PDG Eddie Wilson, même si la priorité restera encore longtemps de pouvoir absorber les 210 monocouloirs déjà commandés une fois l’autorisation de retour en vol de l’EASA obtenue.
À un moment où les grandes compagnies traditionnelles vont être à nouveau dans une quête de financements supplémentaires pour tenir encore plus longtemps, les grands transporteurs à bas coût sont clairement déjà dans une logique plus stratégique pour augmenter leurs parts de marché dans les prochaines années. Mais entre les deux modèles, qu’adviendra-t-il des autres ?

