Cette semaine dans la vie du futur chasseur multirôles F-35, de nouvelles péripéties au Canada, une grève au Texas et une nouvelle avancée dans le programme.
Une fois n’est pas coutume, c’est aux États-Unis qu’on fait grève, et plus particulièrement à l’usine de Fort Worth, au Texas, siège de la fabrication du JSF. En effet, près de 3 650 syndiqués – sur les 14 000 de l’usine – ont cessé le travail lundi 23 avril, pour protester contre leur employeur Lockheed Martin, qui n’a pas présenté une offre satisfaisante en ce qui concerne les avantages de sécurité sociale et les retraites. Le point d’achoppement principal concerne les retraites, car lors de la précédente négociation, il avait fallu renoncer aux avantages médicaux pour les retraités. Le président de de l’association internationale des mécaniciens et des travailleurs de l’aéronautique Paul Black a indiqué que cette grève pourrait durer plus longtemps que les trois précédentes (1984, 2000 et 2003), qui avaient duré de deux à trois semaines. La détermination du syndicat pourrait remettre en cause le processus de fabrication du F-35, qui est déjà hors délais par rapport au programme initial. Lockheed Martin, de son côté, assure que les vols préliminaires continueront à avoir lieu et que la production pourra être maintenue, afin de rassurer les partenaires et le Pentagone.
Au Canada, c’est toujours la guerre entre partisans et opposants au F-35. Le débat a atteint un nouveau pic dramatique cette semaine avec la déclaration d’un colonel à la retraite, affirmant que le F-35 était une solution trop risquée pour les contribuables canadiens. L’ancien gestionnaire de la flotte de CF-18 estime que le gouvernement n’a pas fait le bon choix en remplaçant les CF-18 par des F-35, car l’avion est encore en phase de développement. Cet état de fait accroît les incertitudes quant aux coûts et aux capacités finales de l’appareil. La déclaration la plus fracassante de sa conférence de presse du 25 avril : « Le Canada devrait suspendre ou annuler sa participation au consortium F-35 jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur la manière de procéder [au remplacement raisonné des CF-18, NDLR] ». Le colonel à la retraite va même plus loin, en affirmant que l’achat de F-35 pourrait être une erreur aussi monumentale que la proposition d’achat (finalement abandonnée pour raisons budgétaires) de sous-marins nucléaires à la fin de la Guerre froide.
Et pour finir sur une note positive, Lockheed Martin a communiqué le 24 avril, annonçant que le F-35A avait effectué avec succès son premier ravitaillement en vol chargé d’un armement externe. Le vol a duré deux heures et le F-35 a pu être ravitaillé en vol, équipé de missiles AIM-9X Sidewinder, AIM-120 AMRAAM, ainsi qu’une bombe guidée JDAM.

