Après avoir reporté son accord sur le rachat de Brussels Airlines par Lufthansa, la Commission Européenne fait de même avec celui d’Austrian Airlines. Mais cette fois la situation est plus délicate. L’organisme européen a décidé d’ouvrir une procédure formelle d’examen sur le sujet le 11 février, doutant que les arrangements financiers conclus entre le gouvernement autrichien et la compagnie allemande soient conformes au droit communautaire.
Selon l’accord préliminaire conclu en décembre 2008, Lufthansa rachèterait les 41,56% que l’Etat autrichien détient dans Austrian pour seulement 366 000 euros. Le gouvernement recevrait également un bon de récupération qui lui permettrait de toucher jusqu’à 163 millions d’euros supplémentaires si la situation économique de la compagnie s’améliore. Enfin, l’accord prévoit qu’il verse une subvention à la restructuration de 500 millions d’euros qui seraient utilisés par Lufthansa pour augmenter le capital d’Austrian.
Les doutes de la Commission portent sur ses trois points. Elle doute tout d’abord que le prix fixé pour le rachat reflète la valeur au marché d’Austrian, même en comptant le bon de récupération. Elle s’interroge également sur l’ouverture et la transparence de l’Etat autrichien dans le dossier.
Enfin, la subvention de 500 millions d’euros pose problème. La Commission Européenne souhaite déterminer si elle a été réduite à son minimum et si le plan de restructuration permettra un retour rapide de la viabilité d’Austrian sans qu’une aide supplémentaire soit nécessaire. Certains éléments de ce plan ne seraient pas non plus conformes aux règles communautaires sur le sauvetage et la restructuration des entreprises en difficulté.