Le prix du pétrole va-t-il plomber la croissance du transport aérien mondial. Le poste carburant ne cesse d’alourdir les dépenses des compagnies aériennes depuis quelques années et voilà que le prix du baril de brut américain a franchi la barre symbolique des 100 dollars le 2 janvier. Pour pallier cette nouvelle augmentation, plusieurs transporteurs, comme Qantas, ont déjà annoncé une nouvelle surcharge carburant.
La raison principale de cette hauteur du cours reste toujours la même : le déséquilibre structurel entre l’offre et la demande et les trop faibles capacités de raffinage qui en résultent. L’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) ne relève ses quotas de production que rarement alors que les pays dits émergents, la Chine et l’Inde en tête, ne cesse de voir leur consommation augmenter.
Mais l’instabilité politique dans certaines régions du monde a également porté les tarifs vers le haut : l’instabilité chronique qui règne au Nigéria, les tensions en Irak, en Iran, au Kenya et à présent au Pakistan. La nouvelle flambée a en effet eu lieu juste après l’assassinat de Benazir Bhutto.
Et une éventuelle baisse n’est pas pour tout de suite. Les pays de l’OPEP estiment que le pétrole à 100 dollars n’est pas cher et les spécialistes tablent sur une hausse continue des prix pour les prochaines années. Ce qui pourrait avoir des conséquences regrettables sur le transport aérien.
MAXjet en a fait les frais en déposant le bilan à la veille de Noël. La seule solution actuellement à la disposition des compagnies est de mettre les passagers à contribution. Qantas et sa filiale Jetstar ont donc déjà prévu une hausse de leur surcharge carburant pour le 17 janvier et ne devraient pas rester longtemps les seules à agir ainsi. Mais à force d’élever le prix des billets, la démocratisation du transport aérien, consacrée par le succès des compagnies à bas coûts, pourrait bien finir par être remise en cause.