Dès ce mardi 18 janvier, plusieurs compagnies aériennes qui desservent habituellement Bamako pourraient se voir retirer leurs créneaux horaires. C’est du moins la menace que fait peser le Mali, actuellement à couteaux tirés sur le plan diplomatique avec ses voisins de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Dans un communiqué publié le vendredi 14 janvier, la ministre des Transports et des Infrastructures a invité « toutes les compagnies aériennes qui desservent le Mali de bien vouloir confirmer à l’Agence nationale de l’aviation civile la continuité de leurs services dans les 72 heures, à compter du samedi 15 janvier 2022 ». Passé ce délai, avertit Madame Dembele Madina Sissoko, « leurs créneaux horaires seront attribués à d’autres compagnies aériennes, en vue la continuité des services. »
Si pour les autorités maliennes, cette mesure « s’inscrit en droite ligne de la politique nationale de transports », elle est davantage vue comme un moyen de pression que veut utiliser la junte militaire au pouvoir dans son bras de fer avec ses voisins. En effet, plusieurs compagnies aériennes, à l’instar d’Air Sénégal, Air Burkina, ASKY ou encore Air Côte d’Ivoire, ont suspendu leurs vols à destination de Bamako depuis le 9 janvier conséquemment à la fermeture des frontières terrestres et aériennes décidée par les pays de la (CEDEAO) – à l’exclusion de la Guinée.
Ces sanctions, prises pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel selon les chefs d’État de la CEDEAO, font suite à la décision des militaires au pouvoir au Mali de prolonger la durée de la transition vers un gouvernement civil, de six mois à cinq ans. Ils avaient pris le pouvoir en août 2020, renversant le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, décédé ce dimanche 16 janvier 2022.