IAG affiche une forme insolente. Le groupe rassemblant British Airways, Aer Lingus, Iberia, Vueling et LEVEL a de nouveau publié des résultats annuels à faire pâlir d’envie ses concurrents. Sa stratégie, qui consiste à concentrer ses forces sur le très porteur marché transatlantique, reste gagnante : son chiffre d’affaires augmente de 9 % (à 32,1 milliards d’euros) et son bénéfice net de 2,9 % (à 2,7 milliards d’euros).
Avec un bénéfice opérationnel en hausse de 22,1 % à 4,3 milliards d’euros, IAG affiche une marge opérationnelle de 13,8 %, parmi les meilleures du secteur, surtout en Europe. Le plan de transformation de British Airways, lancé au premier trimestre 2024 et qui prévoit des améliorations de tous les services, commence déjà à porter ses fruits. La compagnie anglaise a en effet presque atteint son objectif de dégager une marge de 15 %, avec 14,2 % en 2024.
Fort de ses résultats, le groupe compte persévérer dans sa stratégie de développement sur son marché-clé : les liaisons transatlantiques, avec la couverture de l’Atlantique Nord par Aer Lingus et British Airways, celle d’Atlantique Sud par Iberia et LEVEL. Sur ces deux secteurs, la part de marché du groupe est respectivement de 45 % et 30 %.
Focus sur le transatlantique
Aer Lingus continuera ainsi de travailler à faire de Dublin une porte vers les Etats-Unis, ce en quoi elle va désormais être aidée par les Airbus A321XLR qu’elle a commencé à introduire dans sa flotte. Ils lui permettront de desservir des destinations vers lesquelles un gros-porteur est difficile à rentabiliser et d’ouvrir de nouvelles routes.
British Airways reste concentrée sur ses liaisons les plus rentables, en tête desquelles se trouvent celles vers les Etats-Unis. Elle continue de s’attacher à retrouver ses capacités d’avant crise, notamment au niveau de son offre premium, afin d’améliorer sa rentabilité. En revanche, elle souffre des retards de livraison des avionneurs et de problèmes moteurs – notamment les Trent 1000 de sa flotte de 787 – qui vont avoir un impact sur ses projets de croissance durant les trois prochaines années.
La priorité d’Iberia reste d’augmenter ses parts de marché vers l’Amérique latine, un objectif qui progresse puisqu’elle a gagné trois points de pourcentage par rapport à 2019. Elle va également développer ses capacités vers l’Amérique du Nord.
Le groupe est également impliqué dans la modernisation de ses appareils. Désormais, 66 % de la flotte long-courrier basée à Heathrow de British Airways est équipée du produit Club Suite et le réaménagement des A380 doit à son tour débuter à la fin de l’année. De son côté, Iberia va déployer une version modernisée et équipée d’une porte de séparation de son fauteuil affaires, actuellement présente sur 20 % de sa flotte. Elle va ainsi les installer sur vingt A330 et quatorze A350 à partir de 2027. Enfin, Aer Lingus va proposer de nouveaux sièges affaires et premium economy à partir de l’hiver 2026.
Une flotte en croissance
En 2024, IAG a enrichi sa flotte de dix-neuf appareils neufs, dont ses trois premiers A321XLR. Il a également introduit onze appareils en leasing et retiré onze autres appareils du service. Suivant la tendance de ces dernières années, les modules mis en service sont de plus en plus capacitaires, les A319 étant remplacés par des A320/A321 et les livraisons de long-courriers concernant des A350-1000 et 787-10.
Le groupe attend 26 livraisons en 2025, dont deux long-courriers et dix A321XLR à destination des flottes d’Iberia et Aer Lingus. Il détient par ailleurs des commandes sur 178 appareils auprès d’Airbus et de Boeing et annonce d’ores et déjà qu’il compte signer de nouveaux contrats en 2025, notamment pour des gros-porteurs qui lui permettront à la fois de renouveler la flotte et de soutenir sa croissance.