C’est un Airbus A321neo qui ressemble évidemment aux quelque 1170 autres déjà livrés, un type avion qui ne dispose toujours pas d’équivalent chez Boeing aujourd’hui et qui constitue maintenant l’essentiel du backlog de l’avionneur européen.
Mais cette récente livraison était en soi une véritable victoire pour Airbus, après tant d’années d’absence au sein de l’une des principales compagnies aériennes mondiales, à savoir United Airlines.
Car cette compagnie américaine, directe héritière de l’histoire de Boeing il y a près d’un siècle (comme le groupe UTC, désormais RTX d’ailleurs), n’avait pas réceptionné d’avions commerciaux neufs produits par Airbus depuis plus de 20 ans, à savoir en octobre 2002.
La fusion de United Airlines et de Continental Airlines en 2012 n’a clairement pas aidé, cette dernière ne se reposant que sur des avions Boeing et McDonnell Douglas depuis le retrait de ses A300 dix ans plus tôt. On se souvient aussi de certaines clauses commerciales signées entre des compagnies américaines comme Continental et Boeing au milieu des années 90, certes contrecarré par un joli coup d’Airbus avec American Airlines une quinzaine d’années plus tard, mais qui de fait réduisait les marges de manoeuvre de l’avionneur européen pour vendre ses avions à United ensuite.
Les relations entre United Airlines et Airbus n’ont pas été des plus simples, notamment avec le report incessant des A350 commandés par la compagnie américaine dès 2010 (désormais attendus à horizon 2030, sans parler de son rôle particulièrement proactif vis-à-vis du nébuleux projet NMA (New Midmarket Airplane) de Boeing il y a encore quelques années.
Mais les choses ont finalement bien changé. L’A321neo MSN 11500 est le premier des quelque 180 exemplaires contractualisés par United Airlines, dont 50 seront des A321XLR, conséquence directe de la fin du NMA. Et pour la petite histoire, la compagnie aérienne a retiré son plus ancien A320 en mai dernier, après trente ans de bons et loyaux services.
On pourrait presque croire que rien ne s’est finalement passé en trente ans, mais cette livraison n’est vraiment pas comme les autres…