Depuis ce matin au terminal 2F de Roissy-Charles de Gaulle, quelques policiers et des gendarmes ont pris la place des agents de sûreté aux postes d’inspection-filtrage (PIF). Cette décision de l’État intervient suite au nouvel échec des négociations hier entre le patronat les différentes organisations syndicales, en présence du médiateur nommé en début de semaine par le gouvernement. À l’issue cette réunion, les syndicats des travailleurs avaient annoncé la reconduction du mouvement, qui touche les grands aéroports français depuis maintenant 7 jours. Au total, ce sont près de 400 policiers et gendarmes (300 de la police des frontières, PIF et 100 gendarmes du transport aérien, GTA) qui se tiendraient prêts à se substituer aux agents de la sûreté en grève.
Les syndicats des travailleurs aéroportuaires dénoncent l’intervention des policiers en accusant le gouvernement de « faire de la police républicaine une briseuse de grève », rapporte Le Figaro d’aujourd’hui. Pour se décharger de toute responsabilité dans cette intervention, Unité SGP police, principal syndicat des gardiens de la paix, opposé à cette mobilisation des forces de l’ordre, a déclaré que « les policiers ne sont pas des briseurs de grève ».
Dans la matinée, Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur et Nathalie Kosciuszko-Morizet, la ministre des Transports, se sont rendus au Terminal 2E de Roissy CDG.
De leur côté, les agents de sûreté ne lâchent rien. Ils sont déterminés dans la poursuite de leur mouvement pour obtenir une revalorisation de leur salaire (une augmentation de 200 euros par mois) et de leurs conditions de travail. Ainsi, à Lyon-Saint-Exupéry, 98 % des agents de sûreté sont en grève et ne comptent pas abandonner comme l’a indiqué l’AFP citant Denis Lefranc, représentant du syndicat Unsa de la Brink’s, société qui emploie 400 agents de sûreté au sein de l’aéroport : « il faut que l’on tienne si l’on veut obtenir quelque chose. » Par ailleurs, les agents grévistes ont voté en assemblée générale une poursuite du mouvement jusqu’au 31 décembre, a déclaré au Figaro Christine Hamiani, déléguée CGT.
Malgré la forte mobilisation des agents de sûreté, Lyon-Saint-Exupéry n’annonce aucune perturbation sur son site internet. L’aéroport indique néanmoins que le Terminal 3 reste fermé et que les vols Départ et Arrivée sont reportés au Terminal 2.
Selon Aéroport de Paris (ADP) la situation est normale au sein des aéroports d’Orly et de Roissy : aucune annulation de vol. A Paris-CDG une attente aux contrôles est possible au Terminal 2 lors des pics de trafic. À Paris-Orly, la situation est fluide.