Après une croissance débridée, SkyEurope a décidé de lever le pied et de se stabiliser. Pour sa sixième année d’existence, la compagnie slovaque à bas coûts a développé une nouvelle stratégie avec un but inédit en ligne de mire : être rentable en 2008. Elle s’était jusqu’alors concentrée sur le développement de son réseau et de sa flotte, avec succès puisque son taux de croissance a frôlé les 200% au cours des trois dernières années.
Mais SkyEurope a décidé de ralentir. Fière de son réseau, développé en cinq ans alors que Ryanair en avait eu besoin de quinze, elle a décidé de s’occuper de ses comptes. La jeune compagnie a en effet toujours été déficitaire et son dernier résultat net, celui de 2006, fait état d’une perte de 57,3 millions d’euros, le double de celle de 2005.
Aujourd’hui, l’heure est à la consolidation. Le taux de croissance devrait donc subir un sérieux coup de frein en 2007 et s’élever à 30% « seulement ». Les résultats ont déjà commencé à s’améliorer, le coefficient d’occupation ayant atteint une moyenne de 85% en hiver 2006-2007 alors qu’il n’était que de 65% en 2005. SkyEurope souhaite également augmenter ses revenus annexes en réintroduisant les frais de réservation, d’excédent bagage, de choix de siège, en proposant davantage de services associés (hôtels, location de voiture)…
Mais ralentissement ne signifie par pour autant stagnation. 2007 sera l’année où toute la flotte de SkyEurope sera composée de Boeing 737-700NG, donc débarrassée de ses B737 Classic. Une nouvelle base a également été ouverte avec succès à Vienne à la fin du mois de mars, à partir de laquelle les appareils sont déjà remplis à 83% (avril 2007). Première base en Europe de l’Ouest, elle devrait servir les projets de développement de la compagnie vers l’Est. Elle compte deux appareils aujourd’hui mais devrait en avoir six l’hiver prochain.
Pour atteindre ses objectifs, SkyEurope compte également s’appuyer davantage sur les tour-opérateurs. Ce canal de vente est en effet très important à ses yeux et ce particulièrement en France où les passagers n’ont pas une grande affinité avec la réservation par Internet, pilier du modèle low-cost. La compagnie souhaite en effet se développer encore en France où elle connaît tout de même un succès grandissant. Le taux d’occupation des vols vers les six destinations proposées ne cesse de croître et il a atteint 83,3%. Le nombre des liaisons vers Vienne à partir de Paris va doubler en octobre et la compagnie étudie la possibilité d’ouvrir des routes à partir de Lyon, vers Vienne et Prague. Elle envisage également de desservir Bordeaux, Nantes ou Toulouse, voire d’ouvrir une base à Orly.