La compagnie aérienne australienne Qantas a lancé le 18 août un appel d’offres auprès d’Airbus et de Boeing. Premier pas vers un renouvellement important de sa flotte, il porte sur des appareils de taille moyenne à double couloir destinés à remplacer sa flotte de 24 Boeing 767-300ER (photo). Qantas s’est déclarée intéressée par un combiné d’Airbus 340 et d’Airbus 350 ou de Boeing 777 et de Boeing 787. Les A340 ou les B777 font de l’œil à la compagnie australienne dans leur version à très long rayon d’action. Les A350 ou les B787 seraient utilisés sur le réseau moyen-courrier, aussi bien pour les vols internationaux que les vols domestiques ou à destination de la Tasmanie.
Ces appareils permettront de renforcer la position de la compagnie sur un réseau international en pleine croissance et de saisir les opportunités futures d’ouverture de lignes, vers l’Asie notamment, ou vers les Etats-Unis et l’Europe, qui ne justifieraient pas l’utilisation quotidienne d’appareils à très forte capacité comme le Boeing 747 ou l’A380.
Cette décision va dans le sens de l’annonce effectuée le 11 août par la compagnie au sujet de l’ouverture de la ligne Sydney – San Francisco. Effective à partir du 29 mars 2006, cette liaison sera effectuée sans escale, trois fois par semaine, par un B747-400 en configuration tri-classe. San Francisco n’étant pas uniquement une destination touristique mais aussi un important centre d’affaires, la business class sera équipée des sièges Skybed. Les bénéficiaires du prix de lancement pourront traverser le Pacifique à partir de 1.299 dollars australiens (environ 800 euros) l’aller-retour, charges et taxes diverses comprises.
La compagnie pourrait également remplacer ses 32 Boeing 737 « EFIS » (-300 et -400) en exerçant les options qu’elle détient au sein des deux constructeurs comprenant des B737-800 et des A320.
« Nous allons affronter 24 mois difficiles »
Comme si elle souhaitait rassurer les constructeurs, Qantas a formulé son appel d’offres au moment où elle annonçait de très bons résultats annuels. Sur l’année fiscale 2004-2005, qui s’est achevée le 30 juin, la compagnie australienne a enregistré un profit net de 763,6 millions de dollars australiens (471 millions d’euros), soit une croissance de 17,8% par rapport au bilan de l’année précédente.
Ce bénéfice est dû à la bonne santé de sa low-cost Jetstar, qui a débuté ses opérations en mai 2004, et au programme de réduction des coûts nommé Sustainable Future Program, qui prévoit d’économiser 1,5 milliard de dollars australiens (928 millions d’euros) sur trois ans. Par exemple, au cours des deux derniers mois, les effectifs de direction ont été réduits de 15% et d’autres suppressions de postes sont prévues dans l’année à venir.
Cependant, Qantas n’est pas euphorique et prévoit une baisse de ses bénéfices dès l’année prochaine. La concurrence de Virgin Blue et de la future compagnie OzJet va s’ajouter à la très forte hausse du coût du carburant. Si celle-ci n’a pas encore pesé durant l’année fiscale qui vient de s’achever, elle va porter à 30% la part du kérosène dans les coûts d’exploitation en 2005-2006, au lieu 19% en 2004-2005. Le Président de la compagnie Geoff Dixon estime que les deux prochaines années vont être difficiles. Il a donc déclaré que même en poursuivant la politique de réduction des coûts, le bénéfice allait diminuer. Voilà qui devrait inciter les deux constructeurs à proposer des offres ultra compétitives.