La cinquième édition du salon aéronautique de Singapour, le plus important événement de ce type en Asie, vient d’ouvrir ses portes jusqu’au 21 février. Porté par le développement continu du transport aérien dans la région, mais aussi par un contexte géopolitique particulièrement complexe illustré par les récentes velléités de l’Empire du Milieu en mer de Chine, c’est le salon où tout industriel de l’aéronautique se doit logiquement d’être présent.
Il ne s’agit cependant pas uniquement de remporter des contrats de vente d’aéronefs ou d’équipements, mais plutôt de s’inscrire dans un temps plus long, compatible avec une logique qui a fait le succès du secteur aéronautique à Singapour, cette activité étant bien plus représentée ici que partout ailleurs au regard des dimensions de l’île-Etat et du haut niveau de qualification de ses habitants.
Des grands acteurs comme Airbus, Thales ou ATR sont évidemment déjà bien implantés en Asie du Sud-Est, notamment avec des partenaires industriels ou académiques, parfois même avec des transferts de technologies. C’est évidemment moins vrai pour des entreprises de plus petite taille qui pourraient pourtant directement profiter de l’essor de l’aéronautique dans la région.
La France est cette année l’invité d’honneur du Singapore Airshow et le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) présente une soixantaine* d’entreprises durant l’événement, un record pour un salon à l’étranger. Pour Marwan Lahoud, le Président du GIFAS et Directeur Général délégué à la stratégie et à l’international d’Airbus Group, il s’agit évidemment d’un marché stratégique, notamment pour la MRO et en particulier pour les équipements. Le secteur de la maintenance emploie à lui seul plus de 20 000 personnes sur l’île.
La présence du hub de Thales a par exemple très certainement contribué à la réussite du récent contrat pour les IFE des A350 de Singapore Airlines. Il en sera certainement de même pour Sabena technics et Turbomeca dans les prochains mois. Le GIFAS l’a bien compris en ouvrant un bureau permanent à Kuala Lumpur destiné à faciliter l’implantation des sociétés françaises dans la région.
Comme l’a souligné Marwan Lahoud lors d’une conférence de presse durant le salon, l’aéronautique française doit davantage se mondialiser. L’enjeu de cette conquête est tout simplement la compétitivité de notre industrie aéronautique sur le long terme et elle ne sera évidemment pas que synonyme de baisses de coûts.
(*) Les entreprises françaises rassemblées sous le pavillon France sont : AAA Dornier, ABC, A-NSE, Air Cost Control, Air France Industries, Air Liquide, Alkan, Arv (Alpha-Num), Aquarese, Aubert & Duval, BeAM, Bolloré Logistics, Climats, CNES, Daher, DCI, Dedienne Aerospace, Defi Group, Eca/Esfe, Exxelia, Factem, Finaero, FSH Welding, GMI Aero, Hexcel, Jacques Dubois, Lacroix, Latécoère, Lmb, Mapaero, Nexeya, Nicomatic, Nyco, Price Induction, Paris Saint-Denis Aéro, Rafaut, Revima, Sabena technics, Safran, Secamic, Socomore, Sophia Conseil, Spring Technologies, Stelia Aerospace, Techman-Head, Titeflex, Tld Asia, Toulouse Air Spares, Trescal, Trigo, UUDS, Win MS et Zodiac Aerospace.