Il est décidément loin le temps où Transavia France nous dévoilait son tout premier 737-800 à Orly, un avion qui allait quelques jours plus tard s’élancer vers Porto. C’était il y a quinze ans, et depuis, la compagnie low-cost du groupe Air France-KLM n’a cessé d’afficher une croissance particulièrement soutenue, et notamment depuis ces trois dernières années. Elle aligne désormais 61 appareils, plus que sa compagnie soeur aux Pays-Bas, et les choses ne sont pas près de s’arrêter là…
Car si le projet « Soleil » a d’abord permis au groupe de pouvoir résister aux déferlantes des compagnies low-cost étrangères à Orly, son rôle s’est petit à petit étendu à d’autres types d’exploitation, en particulier sur certaines dessertes intérieures françaises.
Et lors d’une conférence du Paris Air Forum organisé début juin avec les patrons d’Easyjet et de Vueling, le directeur général d’Air France-KLM a lancé quelques petites informations importantes sur les prochaines phases de croissance de Transavia en France, pourtant passées relativement inaperçues. On apprend ainsi que les ambitions de Ben Smith pour Transavia ne sont pas vraiment encore satisfaites, alors qu’il suggère que la flotte totale des deux Transavia allait franchir les 200 appareils dans les prochaines années, le double d’aujourd’hui.
On comprend alors que l’importante commande passée à Airbus pour 100 monocouloirs (et 60 options) et qui concerne en partie Transavia n’est pas seulement destinée à du remplacement d’appareils et que la partie française sera logiquement grande bénéficiaire.
Mais Ben Smith est allé plus loin en évoquant le fait que Transavia n’opérait pas vraiment de services européens depuis les principales villes de province que sont Toulouse, Marseille, Nice, Lyon et Bordeaux, un marché intéressant une clientèle affaires qui échappe aussi plus généralement au groupe au profit des spécialistes européens du low-cost. Ces nouvelles ambitions ne sont pas sans rappeler le projet de bases européennes voulu en son temps par Alexandre de Juniac, la différence étant que cette fois le trafic concernera à chaque fois une base de passagers français.
Le directeur général d’Air France-KLM n’a, semble-t-il, toujours pas vraiment digéré la cession des 18 slots à Orly voulue par la Commission européenne l’année dernière pour autoriser la recapitalisation du groupe franco-néerlandais et les futures ambitions de Transavia à partir des provinces françaises aura peut-être aussi un petit goût de vengeance.

