La réussite des tests d’évacuation de l’A380 a fait grand bruit ce week-end. Mais avant de crier victoire, Airbus devait attendre sa validation par les autorités aériennes. C’est chose faite le 29 mars. L’AESA (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne) et la FAA (Federal Aviation Administration) ont terminé l’analyse les données recueillies lors de l’exercice et ont certifié la capacité de l’A380-800 à 853 passagers. Une étape décisive sur la route de la certification finale a été marquée.
Le 26 mars, 853 passagers volontaires et 20 membres d’équipage issus de Lufthansa ont pris place à l’intérieur de MSN 007 dans un hangar du constructeur européen à Hambourg. L’A380 destiné uniquement aux essais était ainsi aménagé avec la plus haute densité de cabine possible, en configuration monoclasse. Soudain plongés dans l’obscurité complète, les hublots ayant auparavant été couverts, tous ont dû quitter l’appareil. La gageure : évacuer 873 personnes en moins de 90 secondes. Pour ne rien arranger, seule la moitié des sorties était disponible, c’est-à-dire 8 sur 16, et personne, pas même l’équipage, ne savait quelles portes avaient été bloquées.
Au bout de 78 secondes, l’A380 était désert. Un exploit qui a coûté une jambe cassée et quelques brûlures dues au frottement sur les toboggans. Le premier test d’évacuation jamais réalisé sur un appareil à double pont et le plus contraignant auquel un constructeur ait été astreint s’était donc plutôt bien soldé.
Les agences européenne et américaine étaient présentes pour superviser les essais. Elles ont ensuite procédé à l’analyse des données : l’évacuation en elle-même a été examinée et les flux des passagers sur les deux ponts ont pu être étudiés grâce aux enregistrements des caméras infrarouge présentes dans le « Super Jumbo ». Verdict : la voie vers la certification est libre. Le premier appareil commercial devrait être livré à Singapore Airlines à la fin de l’année, comme prévu.