L’été n’aura pas failli à ses traditions. Un mois seulement après certains contrôleurs aériens français, une partie du personnel navigant commercial d’Air France se lance à son tour dans une grève qui touchera la compagnie au plein coeur de son pic d’activité. Il en est de même pour les pilotes d’Aigle Azur, signe que les tensions sociales restent encore importantes au sein du pavillon français.
Rien que pour le premier semestre, les compagnies aériennes françaises ont encore affiché un différentiel de croissance annuelle de 4,5 points par rapport à leurs concurrents étrangers desservant notre pays, une tendance qui n’est toujours pas prête de s’inverser au regard du lancement, certes pour l’instant symbolique, des vols long-courriers de Norwegian dans quelques jours.
Le phénomène est d’autant plus inquiétant que le deuxième semestre s’annonce déjà moins bon que prévu pour les grandes compagnies aériennes européennes, qui commencent à voir des signes de surcapacité sur l’Atlantique Nord et l’Asie.
C’est dans ce contexte que Jean-Marc Janaillac, le nouveau PDG d’Air France-KLM, présentera pour la première fois les résultats semestriels du groupe le 27 juillet, des chiffres qui alimenteront son très attendu projet stratégique pour la compagnie française, et ses filiales, qui doit être présenté cet automne.
Mais l’un des points importants qui occupera cette rentrée sera bien évidemment la toute prochaine session de l’Assemblée de l’Organisation internationale de l’aviation civile (OACI) et notamment son grand volet dédié aux mesures globales destinées à réduire les émissions du transport aérien, le fameux dossier GMBM (Global Market Based Measure).
L’aviation ne faisait pas partie du périmètre des négociations de la COP21 du Bourget et les attentes sont importantes. La tâche est d’autant plus ardue que le GMBM devra satisfaire tout le monde, en venant prendre la place du florilège d’initiatives régionales telles que le tant décrié système ETS en Europe.