Le gouvernement italien vient encore d’octroyer un prêt-relais de 400 millions d’euros en tant qu’aide au sauvetage d’Alitalia, faute de solution de reprise sérieuse et alors que la compagnie aérienne perd toujours l’équivalent de 700 000 euros par jour, deux ans et demi après avoir été placée sous le régime de la loi italienne sur les faillites.
La compagnie aérienne italienne avait déjà décroché un prêt-relais de 900 millions d’euros pour le même motif en 2017, une aide « d’urgence » évidemment visée par l’ouverture d’une enquête approfondie par la Commission européenne suite aux plaintes légitimes d’autres opérateurs qui ne peuvent par définition pas en bénéficier, et qui voient logiquement leurs recettes impactées par la sauvegarde d’un concurrent au modèle économique non viable et qui continue à être perfusé par les contribuables italiens.
Il est d’ailleurs étonnant de constater que ces prêts-relais du gouvernement italien ne sont assujettis à aucune contrepartie au niveau du fonctionnement structurel d’Alitalia, la survie de la compagnie et son attractivité vis-à-vis de repreneurs potentiels étant pourtant grandement liées à d’importantes mesures de restructuration qui pourraient être mises en place dès aujourd’hui. L’État italien ne veut assurément pas prendre les décisions lui-même, quitte à ce que l’histoire se répète à nouveau le 31 mai prochain, dernière date butoir annoncée.
Pire, en guise de bons remerciements, les trois principaux syndicats d’Alitalia vont maintenant contraindre leur compagnie à annuler des centaines de vols le 13 décembre, constatant qu’elle se trouve dans l’impossibilité d’attirer des investisseurs, alors qu’eux-mêmes avaient rejeté tous les plans de restructuration depuis 2017.
La poursuite de l’activité de la compagnie aérienne italienne ne semble finalement possible qu’avec distorsion de concurrence et destruction de valeur. Il devient désormais grand temps, pour le bien du transport aérien européen dans son ensemble, de passer à autre chose.
