Boeing, Virgin Atlantic et General Electric voulaient être les premiers mais Airbus et Rolls-Royce les ont coiffé au poteau de quelques jours. Le constructeur européen a lancé son programme de tests en vol sur la viabilité des carburants synthétiques dans l’aviation commerciale le 1er février, en faisant voler un Airbus A380 avec du GTL (Gas To Liquids) fourni par Shell.
Le vol de trois heures a décollé du centre Airbus de Filton pour rejoindre le siège du constructeur à Toulouse. MSN004, l’A380 immatriculé F-WWDD et motorisé par quatre Trent 900 de Rolls-Royce, est ainsi devenu le premier appareil commercial au monde à utiliser un carburant « vert » lors d’un vol. En réalité, seul le réacteur numéro 1, dont le réservoir de carburant a été isolé des autres, a tourné avec un mélange de GTL et de kérosène durant le test.
Le vol a été réalisé dans le cadre de l’accord signé en novembre 2007 entre Qatar Airways, Qatar Petroleum, Qatar Fuel Company, Airbus, Rolls-Royce, Shell International Petroleum et le parc scientifique et technologique du Qatar. Il lance une phase d’essais destinée à évaluer une alternative viable et durable au kérosène à court terme. La piste des biocarburants a été écartée en raison de leur indisponibilité.
Le GTL est un carburant synthétique conçu à partir de gaz naturel auquel on applique le procédé Fisher-Tropsh, c’est-à-dire une catalyse de monoxyde carbone et d’hydrogène qui crée un hydrocarbure. Très similaire au kérosène, le GTL a l’avantage de ne quasiment pas contenir de soufre ni de molécule aromatique, ce qui crée moins de dépôt et permet au réacteur d’émettre moins de particules.
Il possède également une plus grande stabilité thermique que le kérosène, notamment à basse température. Ses inconvénients sont de produire beaucoup de CO2 lors de sa fabrication et ses moins bonnes qualités lubrifiantes.