La presse indienne et anglophone en font leurs choux gras depuis vingt-quatre heures. Dans une lettre datée du 12 mars et adressée au Premier ministre, le chef d’état-major de l’armée de terre descend en flèche le système de Défense indien et pointe en détails ses défauts.
Le Daily News & Analysis India, qui a révélé la fuite, cite des passages de cette lettre. On y apprend notamment que 97% de la défense aérienne indienne serait obsolète, ce qui remet en cause la capacité de ce pays à se protéger de potentielles attaques. Le quotidien révèle également que l’équipement des forces spéciales est loin d’être suffisant et que de sérieux manques se font également sentir au niveau de l’artillerie.
La missive a jeté un pavé dans la mare et a mis le gouvernement en émoi. Le ministre de la Défense Shri A. K. Antony ainsi que le Parlement se sont dit inquiets de cette fuite, qui pourrait attenter à la sécurité nationale. Le ministre de la Défense a en outre rappelé que les trois corps d’armée avaient la confiance totale du gouvernement. L’auteur de la lettre parle de « haute trahison » et enjoint à enquêter sur l’auteur de la fuite et à sévir durement. Il se défend de toute accusation le mettant au cœur de la fuite et met en avant une tentative de mettre à mal sa réputation… déjà quelque peu entachée. En effet, le général doit prendre sa retraite à la fin du mois de mai, ayant atteint la limite d’âge de 62 ans. Selon la presse, il aurait demandé à changer sa date de naissance, pour pouvoir rester plus longtemps à son poste. De plus, il annonce avoir été victime d’une tentative de corruption, et accuse le gouvernement de ne pas avoir donné suite à ses accusations, ce dont s’est bien défendu le gouvernement, qui a annoncé que tout contrat suspecté de tractations et de lobbying serait annulé.
Le Mindef a déclaré que le pays faisait tout ce qui était en son pouvoir pour combler les manques des forces armées indiennes. Le budget de la Défense a d’ailleurs été augmenté de 17% pour cette année, et le Stockholm International Peace Research Institute a placé l’Inde en première place en ce qui concerne les importations d’armes (10% du total). De plus, les négociations vont bon train concernant le contrat MMRCA, ainsi que d’autres accords pour des sous-marins et de l’artillerie.
Ce scandale fait suite à diverses accusations de corruption concernant certains contrats, certains industriels ayant même été interdits de négociations commerciales dans le domaine de la Défense pour une durée de 10 ans.