Dassault Aviation ne marche plus vraiment sur ses deux pieds depuis quelque temps et l’activité Falcon est clairement devenue un sujet de préoccupations majeures, à la fois chez l’avionneur et chez ses nombreux sous-traitants.
Car avec 15 jets d’affaires contractualisés l’année dernière seulement, le carnet de commandes de la famille Falcon s’est logiquement fortement érodé pour ne plus représenter que 34 avions restant à livrer, avec une part très significative qui correspond à des avions de missions multirôles destinés à la France (Falcon 2000 Albatros, Falcon 8X Archange). Dans ce contexte, l’activité civile de Dassault Aviation va sans aucun doute connaître une nouvelle réduction significative de sa production à plus ou moins court terme, et en particulier pour le programme 7X/8X, en attendant des jours meilleurs.
Évidemment, le marché des avions d’affaires reste profondément déprimé et Dassault subit de plein fouet les effets de la pandémie depuis près d’un an. Les freins à la commercialisation de nouveaux avions d’affaires restent nombreux, avec les restrictions de voyages, l’absence de salon, et surtout toujours ce manque de visibilité à moyen terme quant à la reprise réelle du marché. Bien sûr les derniers chiffres relatifs à l’activité des vols, en particulier ceux venus d’Amérique du Nord, sont encourageants, tout comme le très bon niveau des transactions pour les avions d’occasion relevés par l’IADA, notamment avec ce record du mois de décembre.
Mais les acheteurs d’avions d’affaires neufs restent encore prudents et la concurrence s’annonce aujourd’hui de plus en plus rude, en particulier celle venue de Gulfstream et Bombardier qui sont aussi impactés par la crise, avec des adaptations attendues sur leur production dans les deux à trois ans si la situation actuelle devait encore s’éterniser plusieurs mois encore.
La réussite commerciale du nouveau Falcon 6X qui doit décoller pour la première fois dans les prochaines semaines, ainsi que celle de celui qui sera présenté un peu plus tard cette année, est devenue un véritable enjeu vital pour Dassault Aviation. Il représente à lui seul un potentiel de plusieurs centaines d’avions sur une décennie et sans doute le véritable retour de l’avionneur français sur le marché civil. Mais ça ne sera pas facile et la partie est décidément loin d’être gagnée quant on sait que d’autres avions figurent aussi déjà dans les cartons de ses concurrents directs.
			

