C’est sous un ciel très chargé que le second A380 a fait sa première sortie. Au matin du 18 octobre, à 10h49, MSN004 a quitté le tarmac de l’aéroport de Toulouse Blagnac et effectué son premier vol, coup d’envoi d’une nouvelle série de tests pour le très gros porteur d’Airbus. La promenade aérienne a duré près de 5 heures 30 et a mené le « Super Jumbo » à chatouiller de ses ailes blanches les nuages au-dessus de la capitale de l’aéronautique et dans le Sud-Ouest de la France.
L’A380 avait à ses commandes Peter Chandler et Richard Monnoyer et à son bord les ingénieurs Pascal Verneau, Didier Ronceray et Robert Lignée. Equipé des réacteurs Trent 900 de Rolls Royce, il transportait les instruments nécessaires aux tests de performances.
Si ce premier vol n’a pas été sciemment jalonné de difficultés particulières, les choses sérieuses vont commencer dès le prochain. MSN004 sera utilisé, comme son grand frère MSN001 depuis le 27 avril dernier, pour vérifier que réacteurs, systèmes et matériaux sont pleinement opérationnels dans différentes situations de vol.
Il va cependant subir un nouveau type de tests : les tests environnementaux. Dès la première moitié de 2006, des essais seront effectués dans des conditions climatologiques bien spécifiques : à haute altitude et températures élevées, à très basses températures (-40°C)… D’autres de résistance aux interférences électromagnétiques (EMI) seront réalisés à la même période.
En tout, ce seront cinq appareils qu’Airbus va soumettre au programme de tests en vol durant 2.500 heures. Après MSN001 qui devait essentiellement ouvrir le domaine de vol et étudier le comportement de l’appareil, MSN004 qui subira surtout des tests de performances, deux autres A380 (MSN002 et MSN007) seront équipés des cabines intérieures, passeront des tests de certification des niveaux sonores et éprouveront la compatibilité des structures aéroportuaires à son envergure de 79,8m, sa longueur de 73m et à l’embarquement de ses 555 passagers. Ils permettront également de vérifier que le « Super Jumbo » tient effectivement son cahier des charges en matière d’endurance. Il est en effet censé avoir un rayon d’action de 15.000km. Le dernier appareil (MSN009) subira des tests spécifiquement destinés à certifier l’autre motorisation disponible pour équiper l’A380 : le GP7200 d’Engine Alliance.
Airbus a désormais un an pour se tenir à son calendrier, avant de livrer son premier appareil commercial à Singapore Airlines.