Le Pakistan menace de revoir sa position d’allié de l’OTAN suite à l’attaque aérienne qui a fait 24 morts dans la nuit de vendredi à samedi.
Samedi à l’aube, des hélicoptères de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), dirigée par l’OTAN, ont opéré un raid aérien contre une base militaire située au Pakistan, à la frontière de l’Afghanistan. Les circonstances de l’attaque restent encore obscures. Selon la presse, des responsables de l’armée afghane auraient affirmé que cette riposte était due à une attaque contre les Afghans, et qu’ils auraient demandé le soutien de l’ISAF. Islamabad rejette cette version et affirme qu’il n’y avait pas d’insurgés dans la zone. Aucune version officielle n’a encore été énoncée.
Le Pakistan s’était allié en 2001 avec les Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme dans cette région tribale, dont les frontières sont mal délimitées. En 2010, deux soldats pakistanais avait également été tués par « erreur », provoquant la colère dans le pays. Plus récemment, la capture d’Oussama Ben Laden par des commandos américains
Les représailles pakistanaises ne se sont pas fait attendre : le gouvernement a bloqué l’approvisionnement de l’OTAN en Afghanistan qui transite par le Pakistan. Il a également demandé aux Etats-Unis de quitter la base aérienne de Shamsi, base de lancement de drones dans la zone tribale, et a surtout menacé de revoir son engagement dans la lutte contre les talibans.
Dimanche, des hommes armés ont mis le feu à un camion citerne de l’OTAN. Des protestations anti-américaines se font entendre dans tout le pays, notamment au consulat des Etats-Unis à Karachi, devant lequel se sont réunis des milliers de manifestants dimanche en criant « à bas l’Amérique ».
Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, tient à ce que la lumière soit faite sur cet incident, comme il l’a indiqué dans un communiqué de presse. De leur côté, Hillary Clinton, ministre des affaires étrangères, et Leon Panetta, le chef du Pentagone, ont publié un communiqué commun de condoléances et ont également réclamé une enquête approfondie – tout comme le commandant en chef de l’ISAF John Allen.

