Rolls-Royce a de la suite dans les idées et ne s’en cache pas depuis déjà quelques années. Le motoriste britannique veut revenir sur le marché des avions moyen-courriers, n’étant aujourd’hui présent que sur les gros-porteurs long-courriers avec sa gamme Trent, très majoritairement pour Airbus, et sur l’aviation d’affaires. Mais après les déclarations, l’heure est maintenant au passage à l’acte.
Rolls-Royce va donc piloter de projet UNIFIED (Ultra Novel and Innovative Fully Integrated Engine Demonstrations) du programme européen Clean Aviation, au côté de partenaires industriels, universitaires et de recherche en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Norvège, en Espagne et au Royaume-Uni.
L’objectif est de tester au sol une version réduite de son démonstrateur technologique UltraFan pour le rendre compatible avec une plage de poussées adaptée aux futurs avions monocouloirs, alors que le successeur de l’A320neo, le NGSA (Next Generation Single Aisle) doit toujours se dessiner avant la fin de la décennie pour une entrée en service au-delà de 2035.
Son dernier programme pour un avion monocouloir était une variante de son RB211 adaptée au Boeing 757, même si le motoriste britannique a évidemment très largement contribué au succès du V2500 de l’A320 en participant à la création du consortium IAE au début des années 80.
Rolls-Royce capitalisera sur son programme de recherche Ultrafan pour tenter de réinvestir le très lucratif segment des avions monocouloirs moyen-courriers, un marché entièrement dévolu à CFM International et Pratt & Whitney aujourd’hui. Ces deux motoristes ont d’ailleurs déjà des projets en cours pour investir la prochaine plateforme monocouloir d’Airbus, à commencer bien sûr par l’Open Fan RISE qui occupe déjà beaucoup Safran et GE.
L’Ultrafan, c’est évidemment un moteur à réducteur (comme pour le GTF), compatible avec un taux de dilution proche de 15, plus que pour le PW1100G.
Le succès de UNIFIED n’est pas encore assuré, mais il est clair que l’avionneur européen va regarder de très près, tant sa future génération de monocouloirs présente de risques au regard de ses ambitions, tant technologiques qu’industrielles…