Le groupe Etihad a annoncé le 24 janvier le départ de son président et CEO. James Hogan quittera ses fonctions au second semestre. Il rejoindra une société d’investissements liée à la compagnie avec James Rigney, le CFO du groupe, qui doit lui aussi quitter ses fonctions actuelles cette année. La recherche de leurs successeurs est en cours.
James Hogan avait assumé le poste de CEO d’Etihad Airways en 2006. Et le président du conseil d’administration du groupe Etihad, Mohamed Mubarak Fadhel Al Mazrouei, a ainsi décrit son empreinte : « en dix ans, il a supervisé la croissance d’un transporteur régional de 22 avions à une compagnie mondiale de 120 avions et un groupe rassemblant sept partenaires qui transportent plus de 120 millions de passagers par an. C’est une société qui a posé de nouvelles références en termes de service et d’innovation. Sous sa direction, la compagnie a donné de nouvelles opportunités à des milliers d’Emiratis et a été un élément critique du progrès remarquable d’Abu Dhabi et des Emirats Arabes Unis ».
Ce changement de président intervient surtout alors qu’Etihad traverse des temps difficiles et que la stratégie de partenariats mise en place par James Hogan achoppe en Europe, son implication dans Air Berlin et Alitalia notamment lui coûtant très cher. Or, la baisse des prix du pétrole en parallèle oblige l’Etat d’Abu Dhabi à être un peu plus regardant sur son soutien financier à la compagnie.
C’est pourquoi le groupe est en transformation. La direction est en train d’auditer ses activités pour établir une stratégie plus efficace. Les années de croissance démesurée sont passées : « nous devons nous assurer que la compagnie est de la bonne taille et en bon état », souligne Mohamed Mubarak Fadhel Al Mazrouei. Des mesures de réduction des coûts et d’amélioration de la productivité vont donc être prises et une réduction des effectifs a déjà été annoncée, qui pourrait atteindre 3 000 suppressions de postes. C’est également dans cette optique que la compagnie travaille à la création d’un groupe loisirs en coentreprise avec TUI et qu’il a consenti à une importante réduction de la flotte d’Air Berlin – dont l’activité loisir sera transférée dans la nouvelle compagnie et qui exploitera une quarantaine de ses A320 restants pour le compte d’Eurowings et Austrian Airlines. Un nouveau plan de restructuration d’Alitalia devrait également être dévoilé très prochainement.