A la veille de la tempête qui risque de souffler sur EADS et Airbus, le rapport tombe à pic. Le groupe européen a publié les résultats d’une étude triennale sur les turbulences de sillage de l’A380 le 28 septembre. Menée par des experts des JAA (Joint Aviation Authorities), d’Eurocontrol, de la FAA américaine (Federal Aviation Administration) et d’Airbus, celle-ci conclut que l’A380 se comporte de façon très similaire au Boeing B747-400 en croisière. Lors des phases de décollage et atterrissage, en revanche, une distance plus grande est requise pour l’appareil qui le suit. Mais l’impact peut être atténué.
Initiée au mois de juin 2003, l’étude avait pour but la recherche et la collecte de données sur les turbulences de sillage du « Super Jumbo » afin de déterminer la distance nécessaire entre les appareils en opération. Des recommandations ont été élaborées puis transférées à l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) afin qu’elle établisse les règlements pour les aéroports et les contrôleurs aériens.
La bonne nouvelle, c’est que l’A380 ne nécessite pas de traitement de faveur lorsqu’il est en vol, aussi bien en vitesse de croisière qu’en circuit d’attente. L’espacement vertical et horizontal avec les autres appareils est tout à fait similaire à celui fixé pour le B747-400.
Il n’en est malheureusement pas de même en phase d’approche et de décollage. A l’atterrissage, l’appareil suivant l’A380 doit respecter une plus grande distance que s’il se trouvait derrière un B747. Elle est accrue de 2nm (3,7km) s’il s’agit d’un appareil de grande capacité, de 3nm (5,6km) pour un appareil de capacité moyenne et de 4nm (7,4km) pour un appareil léger. Cette même augmentation est valable au décollage. Ainsi, un appareil lourd devra patienter deux minutes avant de décoller derrière un A380 et les appareils de moyenne capacité et légers attendront trois minutes.
Cependant, l’impact peut être compensé. En effet, l’A380 ne subit pas les turbulences de sillage des autres aéronefs et ne requiert donc aucune distance minimale par rapport à l’appareil qui le précède. En rapprochant autant que la sûreté des opérations le permet son décollage et son atterrissage de l’appareil devant lui, la majoration du temps d’attente pour les autres peut être sinon neutralisée du moins diminuée. En espérant que l’effet sera le même lorsque le groupe annoncera son plan de redressement cet après-midi.