Gulf Air remonte la pente. La compagnie basée à Bahreïn a augmenté ses fréquences vers Paris le 29 octobre, les faisant passer de sept à neuf par semaine, et s’apprête à mettre en place un partenariat avec la SNCF vers vingt destinations françaises à partir du 1er février. L’occasion pour la rescapée de faire le point sur sa situation et sur ses projets.
Progressivement abandonnée par trois de ses quatre Etats fondateurs, Gulf Air a en effet connu des dernières années plutôt difficiles. Mais la compagnie redresse la tête. Malgré la crise pétrolière puis économique qui a touché le monde depuis le début de l’année, Gulf Air a enregistré en août les meilleurs résultats financiers et de trafic de son histoire. Son coefficient de remplissage a frôlé les 80% et elle espère à présent atteindre six millions de passagers en 2008. A cela s’ajoute une baisse considérable des dépenses : depuis l’arrivée de Björn Näf en tant que CEO en avril dernier 2007, les coûts hors pétrole ont diminué de 30%.
Gulf Air ne se relâche pas pour autant. Elle travaille à faire connaître sa marque dans le monde, notamment par le biais du sport : elle est impliquée dans la F1 et dans le football, en tant que sponsor. Elle s’apprête également à rafraîchir son image et devrait sortir de nouveaux produits en 2010.
Mais surtout, elle se dote d’une flotte plus jeune, dont le nombre d’appareils va tripler d’ici quinze ans. Elle a commandé trente-cinq Airbus (quinze A320 et vingt A330) et vingt-quatre Boeing 787. Ils seront introduits à raison de trois appareils par an. Cela lui permettra de développer son réseau au rythme de trois ou quatre destinations nouvelles par an. L’Europe est en ligne de mire, notamment l’Espagne, l’Allemagne et la Russie. Mais elle regarde également avec insistance vers les marchés les plus prometteurs que sont la Chine, l’Inde et l’Afrique.
Cependant, le redressement de Gulf Air n’intervient pas dans les conditions idéales. La crise va en effet toucher le Moyen-Orient au même titre que les autres régions du monde. Mais selon Björn Näf, la situation dans la région va être bien différente de celle de l’Europe ou des Etats-Unis. Là, les compagnies vont devoir se battre pour survivre et leur maintien passera par la consolidation.
Dans le Golfe, la croissance va se poursuivre, même si elle ralentit. La concurrence des low-cost – Air Arabia, Jazeera, Bahrain Air – et le développement du modèle dans la péninsule arabique ne vont pas faciliter la tâche des grandes compagnies mais les difficultés devraient être moins importantes que dans d’autres régions. Gulf Air, comme ses concurrentes, a un grand potentiel de développement avec une croissance du trafic qui a atteint 18% en 2007 et devrait être de 8% en 2008. Et chacune a toute la place pour se développer : les capacités aéroportuaires vont être multipliées par trois d’ici 2011.