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Le Journal de l'Aviation » Industrie aéronautique » Pour la DGA, « le futur c’est un véritable réseau de capteurs »

Pour la DGA, « le futur c’est un véritable réseau de capteurs »

Helen Chachaty Helen Chachaty
23 février 2017
dans Défense & Espace
© DGA

© DGA

Directrice de la Stratégie de la Direction générale de l’armement depuis décembre 2014, Caroline Laurent est également la seconde femme à atteindre le grade d’ingénieure générale hors classe de l’armement, après Monique Legrand-Larroche, elle-même Directrice des opérations à la DGA et également officier général quatre étoiles.

Aux commandes de la Direction de la stratégie, Caroline Laurent pilote la mission de préparation de l’avenir, une des trois missions de la DGA, avec l’équipement des forces et le soutien à l’export. Avec un focus sur la R&D, la recherche de l’innovation, le maintient de la BITD et le soutien des PME, la dimension stratégique de la DGA permet ainsi de maintenir les activités-clés et critiques, mais aussi de préparer les phases initiales des programmes d’armement.

Pourquoi est-il important de maintenir un haut niveau d’innovation ?

L’innovation est nécessaire pour préparer l’avenir, et encore plus en ce moment. Nous avons face à nous une menace qui n’arrête pas d’évoluer, des pays qui n’étaient plus une menace qui le redeviennent et tout un environnement technologique, des capacités venant du monde civil qui sont légères et peu chères, accessibles à tous et qui commencent à devenir de vraies menaces, notamment pour des systèmes d’armes. L’innovation devient accessible à tous, il y a donc une nécessité à être innovant pour garder la supériorité technologique. Cette supériorité technologique, ce n’est plus juste avoir l’avion qui va le plus vite ou le missile stratégique que personne n’a, il faut être meilleur en termes d’innovation. Avoir un coup d’avance c’est aussi avoir un coup d’avance en technologies nouvelles, en nouvelles utilisations, avec l’intégration d’innovations venant du monde commercial. C’est encore plus indispensable aujourd’hui qu’avant, avec la prolifération de menaces faciles d’accès et « low cost ».

Quels sont les axes prioritaires de la DGA pour l’aéronautique militaire ?

Nous avons deux axes majeurs de transformation dans le domaine de l’aéronautique militaire : la numérisation et la mise en réseau. La menace est issue de la fusion de capteurs, il faut donc faire pareil du côté des systèmes d’armes. Aujourd’hui, l’avion opère majoritairement seul et ses performances lui suffisent. Jusqu’à présent, les pilotes rendaient essentiellement compte au sol. A l’avenir, il n’y aura plus un avion seul, ce seront des avions qui voleront en patrouille, avec des drones, de renseignement ou de combat.

Le futur, c’est un véritable réseau de capteurs. On peut imaginer qu’un drone repérera la cible, un missile sera tiré par l’avion, la localisation issue de la fusion de capteurs entre plusieurs plateformes, le tout relié par de la communication en réseau haut débit. L’avenir, ce sont des patrouilles entières qui fusionnent leurs données, avec l’utilisation massive de l’intelligence artificielle. C’est une grosse transformation à l’avenir pour l’aéronautique de combat. Les États-Unis mettent déjà en oeuvre ce type de liaisons très sécurisées entre plateformes. Nous menons des études assez avancées sur la mise en réseau de capteurs sur les avions de combat parce que c’est là que c’est le plus exigeant.

Qu’en est-il des domaines d’innovation ?

De manière générale, il y a deux domaines d’innovation dans l’aéronautique : être plus furtif et être plus rapide. En général, on ne peut pas être plus furtif et à la fois plus rapide. Le drone doit-il être plus rapide pour arriver avant l’avion de chasse, ou doit-il être capable de ne pas se faire repérer en avance de phase ? L’UCAV devrait être axé sur la furtivité, pour voir les défenses adverses et prévenir les avions qui arriveront après, voire les détruire. Dans un système de combat global, la vitesse est sur le missile, la furtivité sur le drone. Il s’agit alors de mettre en place des interfaces homme-machine, des algorithmes, pour savoir qui décide de quelle action. La DGA travaille également sur les essaims de drones, avec un certain nombre de laboratoires. Tout cela est assez lié à l’intelligence artificielle, avec le partage et la fusion des données.

Dans le domaine des hélicoptères et de l’aviation de transport, nous travaillons sur l’intégration de technologies civiles, comment faire moins cher, moins spécifique, avec des capteurs plus miniaturisés et plus performants. Les matériaux et la consommation d’énergie nous intéressent, mais moins que dans le monde civil, même si nous nous devons de penser à l’écologie. Ce n’est pas forcément dépenser moins, mais dépenser la même chose en allant plus loin, ce n’est pas tant aller plus loin que partir du plus loin possible.

La coopération européenne en matière d’innovation de Défense a-t-elle un sens ?

Dans le domaine des missiles, avec l’exemple de One MBDA, c’est assez innovant de se dire que pour un système aussi souverain que des missiles de croisière, on accepte d’avoir un industriel dont certaines compétences critiques sont au Royaume-Uni. Si pour l’instant nous préférons par exemple que les compétences liées aux autodirecteurs restent en France, nous acceptons cependant d’avoir des compétences localisées au Royaume-Uni. Il y a un certain nombre d’accords intergouvernementaux assez forts entre les deux pays, qui mettent les cartes sur la table notamment en ce qui concerne les licences export et les autorisations d’export, comme s’il n’y avait qu’un seul pays sur ces sujets-là. Cela crée un lien assez fort avec les Britanniques, suffisamment pour se dire que Brexit ou pas, cela se fera. C’est le début de ce que sera un jour l’industrie européenne.

On se dirige donc plus vers des coopérations bilatérales que multilatérales ?

Cela peut se faire à plusieurs pays, mais c’est plus facile de commencer à deux et d’ajouter d’autres nations par la suite. Il faut être au même niveau technologique, qu’il n’y en ait pas un qui se sente ou qui soit supérieur à l’autre.

Quelle est la stratégie de la DGA pour le soutien à l’innovation à la fois avec les grands groupes et les PME ?

Comme nos systèmes répondent à des développements très longs et des cycles longs, nous travaillons naturellement avec les grands groupes, parce qu’il faut une capacité d’industrialisation, de pérennité financière et industrielle. En complément, nous avons plusieurs types d’outils pour accompagner et soutenir les PME, avec le pacte Défense-PME ou le dispositif RAPID de subvention à des PME innovantes et duales.

Dans le cadre de RAPID, nous disposons de 50 millions d’euros par an pour une soixantaine de projets. Nous voulons que ces innovations soient duales, parce que nous finançons un prototype puis un développement, nous augmentons la maturité mais nous savons qu’on ne passera pas très rapidement à un objet sur le théâtre et voulons donc être sûrs que la PME innovante sache se maintenir dans la durée. Nous exigeons donc qu’elle soit duale pour qu’elle puisse également vendre dans le monde civil. C’est l’exemple de Delair, qui commercialise aussi ses drones à des entreprises civiles. Ce raisonnement s’applique par ailleurs aussi aux grands groupes.

Comment aller plus vite de l’innovation au théâtre ?

Nous avons un axe de travail du plan de transformation DGA 2025, Anticipation immédiate, qui traite justement de cette question. Comment la PME qui a eu une bonne idée peut-elle tester son innovation dans un centre technique ou d’essais militaires ?

Nous avons aussi tendance à ne faire des expérimentations que lorsque nous sommes sûrs d’acheter. Nous avons trouvé des moyens de financer des laboratoires et des PME, mais pour passer de l’un à l’autre il faut plus rapidement faire des tests, peut-être même avant de savoir s’il y a un besoin. Il faut trouver le moyen d’avoir plus de démonstrateurs, avant d’avoir démontré la faisabilité technologique, tester l’usage avant de savoir si on sait faire, pour éliminer l’option le cas échéant.

Qu’en est-il de la MIP et du DGA Lab ?

La Mission innovation participative, c’est un militaire ou un membre de la DGA qui développe quelque chose dans son garage, avec son expérience de terrain. Le plus bel exemple, c’est Auxylium, le système d’information sur smartphone, qui a servi pendant le défilé du 14 juillet, l’Euro de football et qui est particulièrement adapté à Sentinelle. C’est un jour quelqu’un qui s’est dit « pourquoi j’ai un système sur mon smartphone que je ne pourrais pas transposer à un autre usage ? ». On peut citer aussi le revêtement antidérapant pour sécuriser l’appontage, ou encore les platines de protection de BLU-111 (pour adapter les corps de bombe des SEM aux Rafale Marine, NDLR).

Quant au DGA Lab, il est a été créé dans une logique d’accélération de la transition entre l’innovation et l’utilisation. Pour l’instant, les PME viennent nous présenter des projets et nous regardons ce qui pourrait être intéressant, un contrat, une dotation RAPID… L’idée c’est d’en faire un laboratoire d’innovation, un point de contact entre les innovateurs et les utilisateurs, un incubateur d’innovation sous label DGA Lab.

DGA

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